Le 14 décembre dernier, le Sedima présentait son analyse du marché des agroéquipements 2020. Il retient une année 2020 plutôt morose, avec un bon premier semestre et un second temps moins favorable.
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Marché des agroéquipements 2020 : 1er semestre solide malgré le Covid
En effet, le premier semestre a connu un rattrapage du fort recul des prises de commandes de matériel du début d’année. En outre, les commandes de matériel neuf progressent de 3% sur cette période. Derrière ce chiffre se cache une disparité entre les commandes de matériel d’accompagnement (progression de +5 à +6%) et les commandes d’automoteurs et de tracteur (stable, -1,5 à +1,5%).
Dans le même temps, le Sedima observe une forte croissance des ventes de tracteurs d’occasion et des outils d’occasion (jusqu’à +10%). Les ventes d’automoteur d’occasion connaissent une croissance plus modérée de 3%.
Par ailleurs, les ventes de pièces détachées et les prestations à l’atelier affichent des progressions respectives de 10 et 9%.
Marché des agroéquipements 2020 : second semestre à relativiser
Toutefois, le syndicat affiche des données moins favorables au second semestre. Selon le Sedima, les commandes de matériels neufs affichent un recul global de 5%. Dans le détail, la baisse est plus marquée pour les achats d’automoteur (-9%) et pour les achats de tracteur (-6%). Les ventes d’outils neufs sont en baisse de 2%.
Et contrairement au premier semestre, les commandes de matériels d’occasion ne compensent pas cette tendance. Elles restent stables (+1%) : +3% pour les tracteurs, -1% pour les matériels d’accompagnement et -3% pour les automoteurs.
Les immatriculations de tracteurs en recul de 8%
Sur les 11 premiers mois de l’année, le Sedima note un recul de 8% des immatriculations de tracteurs standards par rapport au 11 premiers mois de 2019. Ainsi, on dénombre 19 775 tracteurs standards immatriculés entre janvier et novembre 2020.
Même constat pour les tracteurs vignes et vergers. Avec 3 192 immatriculations entre janvier et novembre 2020, cela représente un recul de 8%. La situation est encore plus compliquée pour les enjambeurs, avec une baisse de 47% des immatriculations sur la même période (286 immatriculations au total).
Cependant, il convient de relativiser ces chiffres en regardant ce qui se passe dans d’autres filières françaises. Certaines ont été plus durement touchées par le Covid-19. Par exemple, nos confrères de franceinfo annoncent un marché de l’automobile retombé à son niveau de 1975. En outres, ils notent un recul de 25,5% des immatriculations de véhicules particuliers neufs. Et que dire du secteur industriel de l’aéronautique, qui selon un article du Monde, a perdu en 6 mois la totalité des postes créés entre 2009 et 2019.
A quoi s’attendre pour 2021 ?
Selon Pierre Prim, président du Sedima, « une remontée des prix de certaines cultures temporise un peu les mauvais rendements. Mais le premier semestre 2021 est attendu en baisse. »
En effet, le syndicat observe une dégradation du moral des concessionnaires adhérents. Ses prévisions pour le premier semestre 2021 : -5% pour les commandes de matériel neuf et -2% pour les commandes de matériel d’occasion.
Enfin, si la crise sanitaire reste la principale préoccupation, les distributeurs se posent aussi la question de l’impact du plan de relance sur les commandes des agriculteurs, ainsi que celui du Brexit (principalement en viticulture).
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