Le Sima clôture son édition 2023 dans un contexte dynamique. Le public professionnel a répondu présent pour cette vitrine de l’agriculture française. L’organisation dénombre plus de 150.000 visiteurs.
La conjoncture du marché des agroéquipements, très dynamique de ces derniers mois, semble malgré tout atteindre un plateau au niveau des commandes de matériels. Par exemple, le marché du tracteur enregistre une baisse des immatriculations en de 4% par rapport à 2021 (de janvier à septembre), mais le volume de machines reste supérieur de 4% à la moyenne quinquennale.
Des données confirmées par les derniers résultats du baromètre d’Entraid sur le moral économique réalisé fin septembre 2022 par la rédaction. Ils font ressortir une incertitude record quant aux prévisions d’investissements. Plus de 10% des agriculteurs en cuma sont indécis et ne se projettent pas. C’est plus du double qu’habituellement. 48% des agriculteurs interrogés prévoient dans leur cuma un investissement dans les 6 prochains mois. C’est tout de même 20 points de moins qu’en octobre 2021. A l’échelle individuelle, le baromètre révèle la même tendance.
Investissement à 6 mois des cuma
Un marché des agroéquipements tendu et toujours imprévisible
Le marché des agroéquipements a été confronté à l’explosion du prix de l’acier en 2021, aux pénuries de composants en 2022. Aujourd’hui, c’est le coût de l’énergie qui devrait dans les prochains mois continuer de le perturber.
Depuis un an, l’Axema constate une hausse moyenne de 12% des prix de vente de matériels agricoles. Toutefois, compte-tenu de la faible disponibilité des matériels, le dynamisme du marché de l’occasion a permis d’enregistrer une hausse des prix de vente de ce type de matériels. Permettant ainsi de «niveler» l’impression de hausse des prix de vente.
En moyenne, les délais de livraison de matériels sont passés de 8 semaines avant la crise à 17 semaines aujourd’hui. Dans le pire des cas, certains délais pour les automoteurs dépassent toujours les 50 semaines. À court terme, peu ou pas d’évolution sont à prévoir.
400 M€ pour soutenir le marché
Afin de limiter ces impacts, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé, durant sa visite du salon, la mise en place prochainement d’un dispositif de soutien aux agroéquipements de 400 millions d’euros. «À l’heure des crises multiples qui touchent notre ferme France, les agroéquipements sont une des solutions pour accompagner nos agriculteurs dans cette mutation de l’agriculture. Afin de la rendre plus résiliente, plus durable et plus écologique. Pour poursuivre cette dynamique d’innovations dans le monde agricole, nous lançons un nouveau dispositif France 2030 sur les agroéquipements. Ce sont ainsi 400 millions d’euros supplémentaires qui seront dédiés au développement de solutions répondant aux enjeux de l’agriculture de demain», précise le ministre. Ce plan se décomposerait en deux volets: le financement de la R&D chez les industriels et des aides à l’acquisition des innovations développées.