La Cuma Twister (Vendée) fonctionne sans salarié mais sur le principe de la banque de travail pour les gros chantiers de récolte. «C’est un vrai plus pour l’efficacité des chantiers et le suivi des matériels», estiment Damien Soulard, le président, et Mickaël Auger, le trésorier et responsable des faucheuses. De ce côté, la cuma avait comme beaucoup de groupes des conditionneuses traînées de 3 m ou 3,50 m. «Le manque de main-d’œuvre nous a poussés d’abord vers un combiné conditionneur de 6 m. Au passage il coûtait moins cher que deux faucheuses de 3m.»
Ce groupe rassemble environ 25 éleveurs de caprins, bovins allaitants et bovins lait. Comme il n’y avait pas de tracteur adéquat ni chez les adhérents ni dans la cuma, ils ont décidé d’en louer un pour chaque saison, sur trois mois d’avril à juillet. «Nous n’avons pas d’activités qui justifient un tracteur de 200 ch le restant de l’année. Mais il devient de plus en plus difficile de louer sur trois mois pour seulement deux cents heures, les concessionnaires ne s’y retrouvent pas, et les tarifs augmentent.»
Prix de revient chantier de fauche moyen pour un combiné conditionneur
Un salarié saisonnier bienvenu
Pour la conduite, la banque de travail a continué de fonctionner, avec au départ 4 adhérents qui se relayaient. «Depuis un an, nous rémunérons un jeune retraité pour la fauche. Il peut commencer plus tôt le matin, et ça soulage bien les autres chauffeurs.» Côté équipement, ils sont passés de 6 à 9 m en 2019 sur le combiné conditionneur, pour améliorer la productivité.
Il y a quand même 1 200 ha à faire tomber, un tiers en ensilage et deux tiers en foin. Deux faucheuses portées complètent le combiné, une avec conditionneur et l’autre sans, soit en appui pour les journées chargées, soit pour les petits chantiers ou la luzerne. Elles ont leurs adhérents chauffeurs attitrés et assurent environ 300 ha de travail au total.
Au moment des ensilages d’herbe, c’est Damien Soulard, responsable de cette activité, qui pilote aussi la fauche. «Les adhérents à l’ensileuse fauchent tous avec les cuma, ainsi c’est cohérent. En général on fauche les lundi et mardi pour ensiler ensuite dans la semaine. Normalement, les adhérents m’appellent mais quand je vois que c’est serré, je prends les devants pour anticiper et organiser un circuit le plus court possible entre les parcelles.» Pour le foin, Mickaël Auger, responsable attitré, reprend la main sur l’organisation des plannings.
Pour l’ensilage, le combiné Pöttinger a été équipé de rallonge des volets d’andainage extérieurs. Un des andains est ainsi rapproché de l’andain central, pour une reprise plus facile avec le pick-up de 4,50 m. L’autre est au contraire repoussé vers l’extérieur. Au passage suivant, qui se fait dans l’autre sens, on retrouve du coup deux autres andains rapprochés. La présence de cailloux dans les terres incite à ne pas andainer, d’où ce choix des volets. Par contre, ce mode de rapprochement peut générer des paquets de temps en temps.
Quelle alternative à la location ?
Sur le tracteur de location, l’autoguidage est une option jugée indispensable : «La conduite est plus facile, on se concentre juste sur la faucheuse. Pour être sûr de tout prendre, on règle l’autoguidage sur une largeur de coupe de 8,60 m. » La puissance de 200 ch est juste pour une largeur de 9 m dans les parcelles fournies, « mais au moins la vitesse d’avancement reste raisonnable».
L’ensemble des faucheuses, le combiné et les deux petites portées, est géré en commun. La fauche est facturée 15 €/ha. Avec le combiné conditionneur, le débit de chantier va de 4 à 7 ha/h, pour une moyenne de 4,5. Le tracteur de location coûtait jusque-là 26-27 €/h, soit 45 €/h avec le carburant et l’assurance. Il passe à 30 €/h en 2021, avec un 230 ch.
«Sur un chantier classique, le tout nous revient à environ 30€/ha, y compris la rémunération du chauffeur.»
Dans cette Cuma, le tracteur reste le point délicat car il faut chaque année retrouver un contrat de location. Un investissement au sein de la Cuma n’est pas jouable faute d’un potentiel d’heures suffisant. Nos interlocuteurs s’intéressent à l’alternative qui consiste à atteler un combiné sur une ensileuse de réforme.
Dans le même département, la cuma Sèvre-et-Crume a adopté cette formule avec satisfaction. «La faucheuse est toujours disponible, et le chauffeur a une très bonne position de conduite, souligne nos interlocuteurs. D’autre part, les trois lamiers sont alignés, on ne risque pas de laisser de l’herbe non fauchée à la jonction des lamiers dans les courbes, comme avec notre combiné. Par contre, il faut trouver une machine d’occasion qui soit fiable au niveau moteur et transmission.» Beau sujet de réflexion !
Les faucheuses aux Rayons X
Cet article et ses données sont issus d’un travail d’enquête et d’étude économique publié dans l’univers Rayons X d’Entraid’. Dans le cadre de ce dossier, 6 faucheuses ont été analysées.
À découvrir les 6 faucheuses passées aux Rayons X:
Claas Disco 3150 TC
John Deere 1365
Krone Easycut 3210CV
Kuhn 3160 TLD
Kverneland 4332LT
Pöttinger Novacat 307 T ED