Qui a dit que la vie d’une cuma était un long fleuve tranquille ? À partir de 2008-2009, la cuma des Battants a rencontré des difficultés financières à cause d’impayés.
Avec la crise laitière et dans l’élevage, des adhérents ont connu une mauvaise passe. «La cuma a joué un peu le rôle de tampon», reconnaît Philippe Sibioude, président depuis trois ans.
En 2015, grâce à l’accompagnement de la Fédération départementale des cuma de Dordogne avec Bertrand Langlois, dans le cadre d’un Dina (dispositif national d’accompagnement, lire encadré ci-dessous), les choses ont fini par rentrer dans l’ordre. Créée en 1992 avec six agriculteurs, la cuma partage un bâtiment pour stocker son matériel avec celle des Éleveurs du Limousin Périgord.
Son parc matériel se compose essentiellement de matériel de préparation du sol. «On ne fait pas la récolte. Aujourd’hui, un jeune agriculteur qui adhère à la cuma aura tout ce qu’il faut pour travailler le sol», précise Claude Ladoire. Ils sont une quinzaine d’adhérents en polyculture élevage. La crise laitière depuis 2009 a changé leurs profils puisqu’aujourd’hui, elle n’a plus aucun éleveur laitier et affiche une prédominance en élevage allaitant.
Après les difficultés, les investissements
Après ses difficultés, la cuma est repartie sur les bons rails. Même si elle n’avait pas vraiment arrêté d’investir, les investissements et les projets se multiplient. Le tracteur actuel de la marque Case sera changé par un engin similaire d’un coût de 115.000€. Un semoir doit être renouvelé prochainement. Un épandeur à fumier Jeantil l’a été à Noël pour environ 30.000€. Une bineuse est également commandée.
Le Dina, Dispositif national d’accompagnement, suivi par la Cuma des Battants avec la Fédération départementale a permis de remettre tout le monde autour d’une table pour discuter. «Nous nous sommes réunis. Nous avons tous pris une feuille blanche anonyme pour dire ce que l’on avait sur le cœur», se rappelle Claude Ladoire, le trésorier. Il est ressorti de ce processus deux priorités : les impayés et l’entretien du matériel.
Nouvelles techniques
Témoin d’une époque un peu révolue, une ancienne charrue ordinaire ne sert presque plus avec l’arrivée de nouvelles techniques culturales. «Au début, elle servait pour presque 250 ha. Aujourd’hui, si elle fait 20 ha, c’est bien», indique Philippe Sibioude. Les outils évoluent avec leur temps.
«Terminé le labour, on fait du déchaumage ou du décompactage», explique Claude Ladoire.
La cuma possède un déchaumeur à dents Kuhn et réfléchit à acquérir un déchaumeur à disques. «C’est le plan de relance qui va nous le dire», lance le président. «Il faut que les adhérents se mettent d’accord sur les spécificités de cet outil», précise le trésorier. L’origine de cette évolution se trouve dans le recours aux couverts végétaux.
Fiche identité de la cuma des Battants
- Nombre d’adhérents : 15
- Matériels : tracteurs de 150 CV, deux épandeurs à fumier, un déchaumeur à dents, un combiné de semis (herse rotative avec un semoir), un distributeur d’engrais, une charrue, deux plateaux pour le ramassage du foin et de la paille…
Ce que la cuma apporte:
- Accéder à une diversité d’outils pour un coût réduit.
- Avoir du matériel performant et récent.
- Pouvoir doubler les outils.
Les améliorations possibles / les difficultés:
- Le respect et la rigueur dans l’entretien du matériel.
- La complexité pour organiser le travail.
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