Une certaine euphorie règne au sein de la cuma La Linière. Boostée par le marché dynamique du lin, les surfaces arrachées sont passées de 900 à 1500ha en 4 ans. La cuma est aussi sollicitée pour retourner et enrouler les andains. Résultat : un chiffre d’affaires qui devrait doubler entre 2013 et 2016, atteignant 531.000€.
L’arrachage est assuré par la cuma depuis sa création, en 1988. «Depuis 2012, on a amplifié le travail retournage et enroulage. Nous proposons une prestation plus complète pour inciter les gens à semer plus d’hectares», explique Christophe Pecquerel, le président.
Le lin est une culture nécessitant un intervalle de 7 ans avant de pouvoir être à nouveau cultivé sur une même parcelle. Elle ne représente bien souvent que 5 à 10% des surfaces d’une exploitation. Il est donc difficile d’amortir le matériel, dont le prix est très élevé. «Il faut compter 160.000€ pour une arracheuse et 100.000€ pour une enrouleuse ou une retourneuse, explique Nicolas Defransure, le directeur de la coop Lin 2000. La cuma est donc une très bonne solution pour optimiser les charges de mécanisation.»
Douze saisonniers
Celle que préside Christophe Pecquerel ne compte pas moins de 6 arracheuses, 8 presses automotrices et 3 retourneuses. «En gros, l’arrachage dure un mois, en juillet, explique-t-il. Douze chauffeurs saisonniers sont alors employés. Ce sont souvent les enfants des adhérents de la cuma ou des salariés de la coopérative. Je suis président de la cuma depuis 3 ans. J’ai conduit des matériels de récolte du lin pendant 25 ans. Aussi, je vais souvent voir les équipes en plaine pour donner des conseils d’arrachage et retournage.» Selon lui, «la culture du lin est très agréable», même si elle est soumise aux aléas climatiques. Une année sèche fait baisser le rendement.
Pour répondre à la demande mondiale, Lin 2000 a recruté de nouveaux producteurs. En consacrant une partie de leur surface au lin, ceux-ci peuvent compter sur une bonne tête de rotation. L’insertion du lin dans l’assolement facilite la gestion du ray-grass résistant et possède un effet restructurant.
Le producteur peut espérer une recette entre 1 500 et 4 500€/ha. De son côté, la cuma tend à développer un service «clé en main» aux adhérents. Ceux-ci paient 130€/ha pour l’arrachage, 105€/ha pour le retournage et 250€/ha pour l’enroulage, sans la ficelle. «Le matériel de la cuma permet d’assurer un enroulage parfait et derrière, du bon travail à l’usine. On obtient ainsi du lin de qualité supérieure commercialisé vers le marché asiatique», explique Nicolas Defransure.
L’usine tourne toute l’année
Ramassage des bottes et stockage restent à la charge du producteur. «L’usine fonctionne toute l’année. Les adhérents apportent leur paille de lin. Nous teillons le lin pour extraire la fibre longue. La couleur recherchée est ‘gris argenté’, nous l’appelons dans notre jargon ‘bleue’. Les fibres doivent être aussi longues, solides et fines que possible. Avec un kilo de lin peigné, l’idée est de réussir à faire 36mm de fibre», poursuit le directeur. Celui-ci se commercialise entre 2,20 et 3€/kg.
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