Il y avait six engins d’épandage d’effluent liquide à Condé-sur-Vire pour la démonstration organisée par le réseau cuma en Normandie. Cinq tonnes tractées en service dans les cuma ont servi de support à leurs utilisateurs, à la fois pour présenter le matériel, et en même temps pour témoigner de leur vécu à propos du système de rampe de répartition ou de l’enfouisseur. A l’issue de la séquence, les organisateurs conduisent leur auditoire au pied du dernier participant: un automoteur Holmer Exxact portant une cuve de 16m3 et une rampe à patins de 15m. Seulement 15m? Pour Grégory Moricet, «la largeur d’une rampe d’épandage doit plutôt se raisonner au regard de la configuration des parcelles.» Le représentant de la marque approfondit: «Si on s’équipe d’une rampe bien large, pour travailler essentiellement dans des parcelles longues», la machine devra revenir à vide pour se ravitailler. «L’intérêt d’un engin conçu pour limiter l’impact sur le tassement du sol se perd quelque peu.»
Une circulation rationnelle au champ et en dehors
En effet, le Holmer Exxact propose par exemple la marche en crabe. L’idée défendue par l’intervenant est de ne jamais faire passer deux essieux au même endroit lors du chantier. L’automoteur, emblématique de chantiers décomposés, fait réagir Hervé Masserot, conseiller spécialisé du réseau cuma sur le sujet de l’épandage. «La dissociation peut se faire en même temps avec un matériel de transport, un autre d‘épandage, ou dans le temps, c’est-à-dire en transportant un jour, stocker, pour épandre plus tard.» Le conseiller imagine cette seconde option plus facilement accessible aux groupes cuma, bien qu’elle implique de trouver des solutions de stockage décentralisé. Qu’elles soient en installation en dur ou équipements souples, elles permettront de lisser l’activité de la tonne déjà présente dans le groupe tout en maximisant le débit du chantier au moment crucial de la saison d’épandage.