Le prix de revient des tracteurs en cuma est similaire d’une région à l’autre, à puissance et âge équivalents. On note simplement des chiffres un peu plus élevés dans l’Ouest(2), en raison d’une durée d’amortissement plus courte (plutôt 7-8 ans contre 9 voire 10 ailleurs) et de frais d’entretien plus élevés. Le prix de revient augmente logiquement avec la puissance. Dans l’ensemble centre Poitou-Charentes Limousin, les 90-120 ch coûtent 16,10 €/h (hors carburant, comme pour tous les chiffres donnés ici), pour 666 h/an.
Les 121-150 ch sont à 16,80 €/h, pour 796 h/an, et les 151-200 ch à 19,40 €/h, pour 894 h/an. Dans cet exemple, le nombre d’heures annuel augmente avec la puissance, mais ce n’est pas le cas ailleurs. Ainsi, dans le Nord-Est, les 120-140 ch reviennent à 15,20 €/h pour 691 h/an, les 140-170 ch à 17,50 €/h pour 667 h/an, les 170-190 ch à 20,20 €/h pour 638 h/an, et les plus de 190 ch à 25,40 €/h pour 661 h/an. Dans l’Ouest, les 110- 149 ch coûtent 20,30 €/an pour 596 h/an, tandis que les 150-179 affichent 23,40 €/h pour 648 h/ an, et les 180 ch et plus 27,30 €/h pour 651 h/ an.
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Limiter le coût en faisant des heures
Les données sur le nombre d’heures des tracteurs sont relativement homogènes. Quand la moyenne est à 600 h/an, la moitié de l’échantillon est en fait entre 500 et 700. Ce critère est essentiel, car il conditionne le prix de revient, étant donné le poids important de l’amortissement dans les comptes. Pour réaliser suffisamment d’heures, les groupes s’appuient sur différents éléments : un tracteur attractif par rapport aux équipements individuels (puissance, confort…), un mode de gestion qui offre un tarif intéressant et incite à faire des heures, une bonne organisation. Des facteurs naturels jouent aussi : le nombre d’adhérents motivés dans le secteur, et la variété des cultures ou des types de sol, qui étalent les travaux tout au long de l’année au lieu de les concentrer sur de courtes périodes.
Combien ça coûte un tracteur
Les frais d’entretien pèsent entre 10 et 20% du coût total dans les différents échantillons disponibles. Soit de 2 à plus de 5 €/h selon la puissance et l’âge moyen. Ils augmentent avec l’âge, plus ou moins fortement, avec un premier pic lors du renouvellement des pneus. Les cuma font peu vieillir les tracteurs dès lors qu’ils sont associés à des travaux essentiels pour les adhérents. Les formules de type garantie longue durée trouvent un certain écho car elles sécurisent l’activité et donnent une bonne visibilité sur le prix de revient futur.
Un autre poste de charges non chiffré ici est le carburant. La consommation du tracteur dépend de nombreux facteurs : conception du moteur, travaux réalisés, conduite du chauffeur, réglages (pression des pneus, lestage…), etc. Un passage au banc constitue un bon préalable pour valoriser au mieux le tracteur.
(1) Bourgogne, Lorraine, Champagne-Ardenne, Haute-Normandie, Picardie. (2) Bretagne, Pays de la Loire et Basse Normandie. (3) Aquitaine et Midi-Pyrénées.
Cette rubrique « Références » est réalisée à partir des banques de données sur les prix de revient des matériels, fournies par les fédérations départementales et régionales de cuma. Les chiffres sont arrondis.
