Émile Faure a toujours voulu être viticulteur. Malgré la perte de son père très jeune, il a toujours voulu suivre ses traces. « Mon père s’était déjà investi au sein d’une cuma. L’entraide, la solidarité font partie de mes valeurs. » Salarié pendant quelques années, le jeune homme reprend ensuite de l’exploitation viticole de son employeur, Henri Sicard. Il adhère dès son installation à la cuma Coop vignes. « Historiquement, il en existait une sur la commune, uniquement pour une machine à vendanger », précise-t-il.
Départs en retraite
Quelques adhérents sont sortis de la structure, principalement pour partir à la retraite. Lors de son installation en cuma, le jeune viticulteur hésite entre plusieurs options : racheter le matériel, laisser perdurer la cuma d’Eynesse même avec très peu d’adhérents ou rejoindre un autre groupe.
« Au final, nous nous sommes retrouvés avec une machine pour trop peu de surfaces, indique le jeune viticulteur. Nous décidons donc de dissoudre en début d’année 2022. Mais il fallait que je puisse vendanger. Avec un ancien adhérent, nous avons donc décidé de rejoindre la cuma Coop vignes, proche géographiquement. » Celle-ci avait enregistré des départs à la retraite et par voie de conséquence des diminutions de surface. Mais elle a donc connu deux nouvelles adhésions en début d’année avec l’arrivée de deux jeunes : Émile Faure et ses 35 hectares de vignes et un autre jeune agriculteur avec 7 hectares.
Un choix économique à l’installation en cuma
« Adhérer à une cuma s’est imposé comme une évidence. J’avais toujours gravité dans le milieu. J’ai aussi l’esprit coopérateur. Je suis adhérent à la cave coopérative Univitis des Lèves et Toumeyragues, observe le jeune viticulteur. »
Pour lui, le fait d’adhérer est aussi un choix économique : « Au départ, j’ai hésité à racheter une machine à vendanger et faire également de l’entreprise pour rentabiliser cette acquisition et amortir les coûts d’entretien. J’aurais dû faire pas mal de surfaces. Mon dossier d’installation en hors cadre familial, au niveau des banques et du financement, a été très compliqué. Intégrer la cuma Coop vignes s’est imposé aussi pour des aspects financiers. C’est un filet de sécurité. »
Sécurité financière
Le fait qu’Émile Faure était au préalable chauffeur depuis cinq ans pour la structure a grandement facilité les choses sur le plan humain : il connaît les matériels, les exploitations et l’ensemble des confrères. Concrètement, le jeune homme a acquis des parts sociales de la cuma.
« J’ai bénéficié, tout comme Adrien, le second jeune agriculteur, d’une réduction de 50 %, soit 150 euros à l’hectare au lieu de 300 euros. J’ai eu une proposition d’échelonnement, qui peut aller jusqu’à trois ans, mais j’ai opté pour un paiement en une fois, au début de l’année 2023. Ensuite, nous avons une facturation à l’heure pour l’utilisation des matériels. Les charges de carburant et de main-d’œuvre sont réparties sur l’ensemble des adhérents. »
Les membres de la cuma Coop vignes sont majoritairement des adhérents de la coopérative, ce qui simplifie grandement la coordination et la gestion des chantiers en période de vendanges. « En réalité, c’est la cave qui décide de la date des vendanges chez chacun d’entre nous. La récolte est ainsi échelonnée. »
Pour plus d’informations, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :