«La saison 2019 remet les pendules à l’heure», comme l’exprime Vincent Guérin, salarié à la cuma Agribocage (Ille-et-Vilaine). On avait oublié que l’automne peut être très humide.» Le groupe s’est équipé avec des outils classiques mais très polyvalents. A la base: un combiné de semis sur herse rotative avec trémie frontale (Sulky). Un petit outil à disques (Kongskilde Front Terra) qui s’attelle à l’avant et permet de réaliser un semis en un passage. «En conditions normales, ça marche très bien, mais là, ça ne passait pas, et le tracteur était trop juste.» Le tracteur a été remplacé par un plus puissant, malheureusement sans le guidage RTK tant apprécié sur le premier. «Avec notre fournisseur, Profil Plus, nous avons regardé ce qu’il était possible de faire sur les pneus. Nous avons pu monter à l’arrière les roues de l’ensileuse, pour moins tasser.» La cuma a donc poursuivi les semis, après labour cette fois, mais tout ne sera pas implanté.
La charrue des voisins
La cuma des Eleveurs du Tremblay (Maine-et-Loire) possède également un combiné de semis avec herse rotative. «D’habitude, raconte son président Bertrand Delanoe, nous préparons avec un simple outil à dents. Cette année, il a fallu ressortir notre vieille charrue, et en emprunter une autre dans une cuma voisine.» En effet, il fallait bien 11 corps au total pour suivre le combiné de 6m. Les quelques 450ha prévus vont finalement être implantés presque totalement. Et le télégonflage qui équipe le tracteur s’est révélé très pertinent cette année.
Semis direct pas possible
Autre situation à la cuma de l’Arc-en-Ciel (Indre-et-Loire), qui s’oriente vers le semis direct. Déjà en possession d’un semoir à dents Amazone Primera, le groupe a complété sa boîte à outils avec un semoir à disques John Deere 750A. «Nous avons pris notre temps pour démarrer, explique Franck Mallet, car les sols étaient très secs et que nous pensions avoir de la marge. Mais ensuite, la pluie n’a pas cessé.» Le semoir à dents a pu travailler un peu: «Sur des repousses de colza, ça pouvait encore aller, mais pas sur sol nu.» Chacun a donc repris charrue et vieux semoir pour arriver à semer son blé, mais tout n’est pas emblavé.
Dans les secteurs d’élevage, tous les hectares de blé non semés vont se traduire par autant de paille en moins l’an prochain. Pour certains, il faudra en acheter, et à quel prix? Encore une charge pour les exploitations dont elles se passeraient bien.