«J’ai toujours été intéressé par la cuma. C’est un des leviers pour réduire les charges sur les exploitations. C’est aussi l’occasion d’avoir du matériel performant et à moindre coût. Cela me permet de conserver du temps pour l’élevage», explique Grégory Bocquillon, président de la cuma de l’Antenne depuis septembre 2019. Située à Servins dans le Pas-de-Calais, elle compte une trentaine d’adhérents.
Se sentir impliqué et concerné
«Dans un groupe de 35 adhérents, c’est difficile de contenter tout le monde. Avec le bureau, nous prenons les décisions après concertations auprès des adhérents», commente le jeune président. «Je m’interroge sur la nécessité de créer des plus petits groupes, soit par matériel, soit par activité, de sorte que chacun s’implique davantage dans les choix qui le concernent.»
Pour répondre à ses spécificités, chaque exploitation dispose de son propre matériel de récolte, exceptée la faucheuse qui reste collective.
Ainsi, «chacun est libre de gérer sa moisson selon ses contraintes», précise Grégory. «Dans le groupe betteraves, un seul adhérent gère les semis pour tous les autres. En ce qui me concerne, ça m’offre plus de souplesse. Je peux me consacrer davantage à mes animaux. Nous payons une prestation qui correspond au coût du tracteur et de la main-d’œuvre. Pour gagner du temps, nous adaptons aussi la largeur du matériel.»
Un travail bien planifié est déjà à moitié terminé
Dans quelques jours, la cuma proposera à tous ses adhérents un outil de service en ligne, myCuma Planning, pour la réservation de matériels et la saisie des temps de travaux. «80% de nos outils se trouvent chez un seul exploitant du groupe qui doit coordonner les nombreux appels en période de pointe pour gérer le planning du matériel. La frcuma nous a proposé l’outil myCuma Planning. Nous allons l’utiliser sur l’ensemble du matériel. Des boîtiers équiperont également tous les outils pour comptabiliser les heures travaillées. Dans un premier temps, nous appareillerons la faucheuse car c’est la prochaine activité à gérer en commun. Cela nous évitera de faire les relevés sur un carnet, ce qui est long et un peu archaïque», reconnaît le président. «Nous pourrions faciliter encore notre organisation en mettant en place un bâtiment commun pour tout le matériel. J’aimerais bien aussi que la cuma embauche des salariés pour nous soulager pendant les périodes intenses».
Allier nos forces pour progresser
«Je suis optimiste pour l’avenir de notre agriculture. Nous aurons toujours besoin de nous, producteurs et éleveurs. Par contre, tout seul, l’activité n’est pas tenable. Nous nous améliorons et progressons grâce aux autres. L’union fait notre force!»
Article extrait du numéro spécial Entraid’ Hauts-de-France – Mai 2020.