Quand, en 2015, la cuma de la Montfalconnaise décide d’édifier un bâtiment pour abriter son matériel, les constructeurs sont pléthoriques et les offres standardisées. La coopérative signe un contrat avec la société Ecogreen Energy pour la construction de deux bâtiments clé en main sur un terrain qu’elle achète 6 000 €. Elle conclut un bail de 31 ans et n’aura rien à payer ni à gérer. L’objectif est atteint. Les hangars ne coûteront rien aux adhérents et offriront une protection aux 27 matériels.
L’augmentation des prix des matériaux retarde les finitions du bâtiment en cuma
Sept ans plus tard, les deux bâtiments de 600 m2 sont livrés et les 40 adhérents sont satisfaits dans l’ensemble même si les deux structures ne répondent pas tout à fait à leurs attentes.
«Dans ces projets clé en main, les bâtiments proposés sont standards. Ils sont à l’utilisation peut-être moins pratiques que des bâtiments sur mesure qui sont pensés pour l’entreposage du matériel agricole. Ils restent tout de même fonctionnels et surtout ne coûtent rien aux adhérents», souligne Anthonin Ferroil, trésorier de la cuma.
Le meilleur conseil aux cuma qui souhaitent se lancer dans un projet similaire «est de bien tout cadrer en amont et d’être patient. C’est un projet qui prend du temps.» Dans certains contrats, il peut être spécifié que l’entreposage de certains matériaux ou produits est interdit.
«Pour la cuma cela ne pose pas de problème. Il y a juste une clause qui spécifie de ne pas remplir le bâtiment de paille ou de fourrages secs en général. Mais ce n’est pas notre activité.»
Ici, les bâtiments ne disposent pas de bardages et ne sont pas clos. «Au départ, nous pensions que ce serait une bonne idée de pouvoir le faire a posteriori. Mais aujourd’hui, avec l’augmentation du prix des matériaux, nous n’avons plus les moyens de le réaliser. Les derniers devis que nous avons eus avant la crise étaient de 25 000 € par bâtiment. Maintenant les entreprises ne se déplacent même plus pour faire les devis», ajoute-t-il.
La cuma, avec la construction des bâtiments, avait aussi le projet d’installer un atelier pour la réparation et l’entretien du matériel. Là aussi, cette réalisation est reportée. En plus, explique Anthonin Ferroil, «le bâtiment est isolé, les vols se multiplient dans la région et nous n’envisageons pas l’installation d’un système d’alarme ou de caméra».
Acheter un hangar pour créer un point de rassemblement
Devenir propriétaire du hangar qu’elle louait, c’est le choix fait par la cuma de Jarrier. Son objectif: aménager les locaux comme bon lui semble et surtout disposer d’une salle de réunion.
«Nous sommes en cours d’achat. Pour l’heure, nous avons rempli un dossier de subvention pour obtenir le soutien de la Région via le Feader. Nous espérons être soutenus dans notre démarche à hauteur de 50 %», explique Jean-Philippe Viallet, le président de la cuma de Jarrier.
Jusqu’ici la coopérative louait pour 3 000 €/an le hangar de 400 m2 qu’elle occupait, majoritairement pour stocker du matériel et y réaliser la maintenance.
Avec ce futur achat la cuma souhaite disposer des locaux différemment. «Ce qui manque vraiment, c’est une salle de réunion où nous pourrions rassembler nos25 adhérents.»
Le président de la cuma de Jarrier veut donc séparer les locaux en deux espaces distincts. Le premier serait dédié à l’administratif et il permettrait d’offrir un espace de travail au salarié administratif, à temps partiel, qui est pour l’instant accueilli sur un autre site appartenant à un groupement agricole.
Le second espace serait consacré à l’atelier de maintenance, tenu par un second salarié à temps partiel. Pour l’heure, la cuma n’envisage pas de recouvrir sa toiture de panneaux photovoltaïques mais elle n’exclut pas d’agrandir dans les années à venir ce hangar, sur une parcelle constructible résiduelle.
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