Depuis l’installation des premières chaufferies bois dans les années 2000, la filière bois énergie est encore aujourd’hui en phase de maturation. Parmi les défis qu’elle doit relever, des difficultés de communication entre ses maillons sont à résoudre, notamment autour des normes en vigueur et de leur interprétation (article à lire dans les pages Normandie du magazine Entraid de février 2020). Des langages et interprétations différentes entre les producteurs, les opérateurs, les distributeurs voire les utilisateurs, mettent parfois en péril des contrats, la granulométrie du bois étant souvent au cœur des divergences. Ce constat participe à illustrer le besoin de professionnalisation des acteurs soucieux de la pérennité des filières.
Professionnalisation
Début janvier, Aile a ainsi animé une journée de formation proposée par le réseau cuma à des chauffeurs, des animateurs et des agriculteurs, en salle et sur le terrain. Les participants ont pu s’approprier la norme européenne (NF EN ISO 17-225) et prendre conscience que leurs pratiques influencent la qualité du combustible, mais qu’ils ne sont pas seuls responsables de celle-ci. En effet, la qualité du bois varie également en fonction du mode de production en amont et de la logistique mise en place en aval du chantier. Les participants ont également été sensibilisés aux enjeux des gestionnaires de chaufferie sur leur l’intérêt de disposer d’un combustible adapté. Rappelons que les collaborations autour des plaquettes impliquent souvent des acteurs locaux et donc une notion de circuits de proximité.
Chaque attelage tracteur-déchiqueteuse est spécifique
La qualité du travail de déchiquetage se jouant également sur le matériel, les zooms apportés par un concessionnaire sur les évolutions techniques ou les préconisations de réglage étaient une ligne intéressante du programme pour la quinzaine de participants qui a ensuite vu l’outil de la cuma Ecovaloris à l’œuvre. Au champ, le groupe a échangé sur l’intérêt que chacun prenne le temps de réaliser ses propres essais comparatifs, en prenant le soin d’impliquer : l’agriculteur référent de l’activité déchiquetage, un chauffeur expérimenté, l’animateur bois énergie de la fédération, les concessionnaires (du tracteur et de la déchiqueteuse) et le fournisseur local. Ce de dernier peut faire réaliser des analyses granulométriques au laboratoire (Aile ou autre organisme neutre).
Rendez-vous au salon de Nantes
Aile, dans le cadre du programme AgroBioHeat tiendra un stand au salon Bois Energie à Nantes (29 et 30 janvier). L’association exposera des échantillons d’agrocombustibles d’origines différentes : bois de bocage, anas de lin, miscanthus, granulés de pailles et d’ouverture de milieu. L’événement sera l’occasion d’échanger, notamment avec les agriculteurs soucieux de valoriser leur bocage, à propos de ces bonnes pratiques de gestion de la ressource, de préparation des chantiers de déchiquetage ou encore de l’évolutions des chaudières automatiques.