En 1951, le journal de la Fncuma Le Sol consacrait 6 pages aux nouveautés du Salon de la machine agricole. La manifestation se tenait à cette époque en plein Paris, à la Porte de Versailles. L’auteur, F.L., soulignait d’ailleurs : « Il faut voir la surprise des citadins, qui, venus en simples curieux, découvrent brusquement les grands progrès réalisés ces dernières années dans la technique agricole ».
Ce serait pareil aujourd’hui ! Autre parallèle : des nouveautés importantes avaient été présentée plus tôt dans un autre salon, à Senlis. Sans doute une manifestation en extérieur, un précurseur d’Innovagri ?
Jusqu’à 55 ch
Les nouveaux tracteurs de 1951 sont en tout cas simples et modestes en puissance. L’auteur note un « envahissement du moteur diesel ou semi-diesel », même en petite puissance et un « triomphe du relevage hydraulique ». Il note aussi un «succès des 4 roues motrices». Le Minitrac reçoit un moteur Peugeot de 22 ch (celui de la 203).
C’est un 4 roues motrices indépendantes, « sans différentiel, muni d’un pont spécial inversé ». Le Buffle, construit par les Ateliers de la Manche, pointe lui à 15 ou 18 ch. Plus costaud : le Société Française 551 monte à 55 ch grâce à un moteur semi-diesel.
Le constructeur de Vierzon expose des tracteurs montés avec une semi-chenille. Renault présente lui aussi un modèle avec semi-chenille Rotapède. Une innovation également : un attelage avec crochet dynamométrique faisant office de sécurité en cas d’obstacle.
Vitesses synchronisées
Des tracteurs étrangers sont naturellement présents. Le nouveau Lanz de 16 ch est animé par un moteur diesel monocylindrique 2 temps. Le Bolinder Munktell 21, de 45 ch, a été adapté pour tourner au fuel-oil. Le chenillard Fiat 52 à moteur 55 affiche une puissance de 55 ch à la poulie et de 50 ch à la barre. Steyr expose plusieurs modèles, dont le 180, de 26 ch : diesel 2 cylindres 4 temps, boîte à 5 vitesses avant synchronisées.
Made in the URSS
Cette édition de 1951 du Salon la machine agricole accueille pour la première fois des fabrications de l’Union soviétique. Des machines « caractérisées en général par une grande puissance de travail, par la simplicité et la solidité de la construction ». On découvre notamment un combiné de fauche comprenant 5 lames à sections et coupant sur 10 m de large. Toujours dans la récolte : une arracheuse décolleteuse de betteraves, ou une arracheuse peigneuse batteuse lieuse de lin.
Le ciseau des prix
Dans sa conclusion, l’auteur F.L. relève une baisse des ventes de tracteurs. Il commente : « Nous n’avons pas l’impression qu’avec la hausse des prix industriels et la stabilité relative ou la chute des prix agricoles, l’année 1951 amène des changements dans cette courbe descendante ». Tiens, tiens, on se croirait presque en 2021 !
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