Les cuma d’Ile-de-France VS l’administration régionale

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Les cuma d’Ile-de-France VS l’administration régionale

Présentation du nouveau guide du matériel dans les cuma d'Ile-de-France par le président de la fédération régionale, Vincent Boddaert, agriculteur en Seine-et-Marne.

L’assemblée générale de la Frcuma Ile-de-France s’est déroulée le 8 juin à Pécy, en Seine-et-Marne. L’occasion de faire le point sur l’accompagnement régional. Il semblerait que le mot « Cuma » ne fasse pas encore partie du lexique des circulaires.

54 cuma s’activent sur les huit départements de la région Ile-de-France, dont quatre sont davantage ruraux (plus de 50% du territoire). 15 cuma sont spécialisées dans l’arrachage de betteraves.

« La philosophie cuma n’est pas très implantée en Ile-de-France », commente Mathieu Teixeira, animateur dans le Loiret, qui travaille pour les cuma de la région depuis un an. Mais un vent coopératif souffle à nouveau sur le territoire francilien. Trois cuma ont été créées l’an dernier: deux en maraichage (78 et 77) et une en plants de pommes de terre (91). Enfin, deux créations sont en cours pour des hangars, dont l’une dans le Val de Marne (94).

En passant par la crise

L’Ile-de-France agricole panse les plaies de la campagne 2016. La compression des charges de mécanisation (60% du total des charges) apparaît comme le levier pour regagner en marge. «C’est aux administrateurs de proposer des actions et d’amener à une réflexion sur le partage de matériel et à nous, animateurs, de se poser en accompagnant, car le levier de réduction des charges se trouve bien dans le partage et l’efficience des investissements», commente l’animateur. Si le statut coopératif attire davantage les agriculteurs franciliens, il est encore méconnu des opérateurs et des politiques agricoles de la région.

Distorsion

La toute nouvelle cuma «Gatiplan» en a fait les frais. Le groupe a vu le jour à Gironville-sur-Essonne (91). Regroupant cinq agriculteurs, il ambitionne de gérer la production de 5000 tonnes de plants de pommes de terre (120 ha) pour lesquels elle a obtenu récemment un contrat. Le gros dossier, portant sur 1,6 million d’euros d’investissement total, a essuyé les revers de l’administration régionale dans le cadre du PCAE (plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles). Si l’investissement en cuma bénéficie d’une bonification de 10%, il est en revanche considéré comme porté par une seule et même personne. Par opposition à un gaec ou à une copropriété qui possèdent autant de parts qu’ils ont de parties prenantes. Or le plafond par part est de 70.000 €.

Aux termes de longues tractations avec l’administration, et au détriment d’un avantage financier certain, la cuma Gatiplan a décidé de conserver le statut cuma. Elle est désormais en attente d’une réponse pour démarrer son projet. «C’est une curiosité en effet, reconnaît le président de la chambre d’agriculture d’Ile-de-France, Hervé Billet. Des choses sont en cours actuellement pour revoir cela dans le pacte agricole prévu à l’automne prochain», rassure-t-il, sachant qu’à cette bizarrerie administrative, s’ajoute un trou dans l’enveloppe. «Ce sont 50 dossiers éligibles et validés qui ne vont pas pouvoir être mis en paiement, apprend le président de la Chambre régionale. Pour aller à la fin de l’année, j’estime qu’il va manquer 1 million d’euros».

 

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