En Lozère, le président de la fédération des cuma, Sylvain Chevalier, a attaqué fort. Il a présenté à l’assemblée quelques exemples des augmentations de tarifs des matériels agricoles, entre 2005 et aujourd’hui.
Des coûts de matériels multipliés par 2 ou 3 en moins de 20 ans
À matériels équivalents, les coûts d’achat des épandeurs à fumier ont été multipliés par deux. Ceux des herses à prairie ou des rouleaux par trois. Même évolution du côté des consommables.
Malgré ces hausses et le contexte agricole complexe (hausse des prix des intrants, pénuries…), l’année 2021, sur laquelle portait cette AG, a été ultra-dynamique pour les cuma du département.
Les subventions aux achats de matériels, boostés par le Plan de relance, ont porté les montants d’investissement à des niveaux historiques.
Année exceptionnelle pour les cuma de Lozère?
« Entre le Feader (Région Occitanie/Union européenne) et le Plan de relance, ce sont les investissements dans 120 matériels qui ont été aidés. Le tout pour un total d’investissement de 3M€ », a souligné Stéphanie Rousset, la coordinatrice de la fédération. Avant de poursuivre: « 100 % des dossiers ont été acceptés et le taux d’aide a atteint 38%. »
Sur ce plan, 2022 semble bien partie également. Changement de PAC oblige, « on ne sait pas de quoi 2023 sera faite, les cuma ont donc anticipé et projeté leurs besoins. »
Entretenir pour faire durer
Une remarque qui fait écho aux propos de Sylvain Chevalier dans son introduction sur les augmentations de matériels.
« Malgré les subventions et ces récents investissements, cette hausse des prix des matériels va conduire les cuma à s’adapter et à gérer leur parc matériel et son entretien de manière différente. »
Johan Portalier, animateur agro-équipement au sein de la fédération, a pour sa part détaillé quels matériels avaient été acquis. Les équipements de récolte viennent en tête (25%), suivis par le travail du sol (15%) et le duo fertilisation/épandage (11%).
Création de références en Lozère
L’animateur indique continuer le travail de création de références sur le poids des charges de mécanisation par filière.
Une plaquette est en cours de préparation. De même, l’équipe continue son travail de diagnostic des tracteurs avec l’organisation de sessions de bancs d’essais moteur (207 réalisés depuis 2011).
Sur la partie ‘organisation’, en 2021, les animateurs ont réalisé cinq audits de type DiNA* dans les cuma.
Cet accompagnement sur-mesure à très faible coût permet d’accompagner concrètement bon nombre de problématiques dans les groupes.
Mise en place de la gestion analytique, emploi, rénovation du format de l’AG, équipement de transformation… sont quelques-uns des sujets déjà traités en Lozère. L’assemblée générale s’est terminée sur une intervention technique de Philippe Miquel, de Groupama.
Particularités lozériennes
La Lozère compte 37 cuma, chacune regroupant en moyenne 50 adhérents. Et dotées d’un CA moyen de 95.000€ (des chiffres bien au-dessus de la moyenne nationale).
Leur chiffre d’affaires total atteint 3,5M€ et a été multiplié par deux depuis 2006.
La quasi-totalité des agriculteurs adhèrent à au moins une cuma en Lozère. Et ce, « dès l’installation », s’est réjouit le président de la fdcuma48 Sylvain Chevalier.
La gamme de matériels en cuma s’élargit d’année en année. Toutefois, « on voit encore des jeunes qui s’installent et misent tout sur des matériels neufs en individuel. Ce n’est pas possible », a-t-il indiqué.
Une raison de plus pour « communiquer davantage sur les cuma », comme l’a noté Stéphanie Rousset, coordonnatrice de la fédération, et pour continuer à faire contribuer la fédération des cuma aux parcours d’installation.
Par ailleurs, « un quart des 37 cuma du département ont changé de président cette année, le renouvellement se fait aussi au niveau des administrateurs. Les cuma de Lozère ne vieillissent pas, au contraire », a noté Sylvain Chevalier, soulignant le travail des 350 responsables bénévoles qui font vivre le réseau.
*Dispositif national d’accompagnement des cuma, dispositif financé à 90% par l’Etat