« Nous avons visé juste sur la thématique du salon sur les couverts végétaux et nous avons eu des intervenants de qualité » se félicite Nicolas Cordeau, le président de la Fdcuma de la Vienne en première ligne dans l’organisation du salon cuma qui a lieu à Saint-Julien l’Ars, dans la Vienne, le 26 septembre 2019. Le comité d’organisation, présidé par Eric Bejaud, l’un des associés du gaec qui recevait cette manifestation sur ses terres, est lui aussi satisfait de la journée. Tant du point de vue de la fréquentation, que du contenu technique. Le réseau cuma, en veille constante sur les innovations en matériels agricoles, est parvenu en effet à réunir une vitrine quasi-complète des outils nécessaires pour l’implantation, la récolte et la destruction des couverts.
Toute la chaîne de matériels
Le matin, 8 semoirs ont été testés en grandeur nature. L’après-midi, 19 autres matériels sont entrés en action sur des parcelles de couverts végétaux : 13 matériels de travail du sol, 1 faucheuse, 2 auto-chargeuses, une barre d’effarouchement présentée par la fédération des chasseurs, et enfin 2 quads équipés pour la pose et la dépose de clôtures mobiles.
Raisonnement préalable
Cependant, l’efficacité des outils, quel que soit leur degré de perfectionnement, serait vaine en l’absence d’un raisonnement préalable sur la place du couvert végétal dans l’exploitation. Même si les couverts sont parés de maintes vertus, les espèces choisies peuvent se révéler inadaptées au profil de l’exploitation. Les couverts peuvent parfois même entraîner une compétition avec la culture suivante lorsqu’ils sont détruits trop tardivement. Les dates d’implantation et de destruction ainsi que les critères de choix des espèces ont donc été longuement abordés. Ce fut le cas notamment au pôle méthanisation dans le cadre de développement des Cive (Culture intermédiaire à vocation énergétique).
Consulter le diaporama de Sébastien Minette : Couverts-vegetaux-forum-mecasol-2019
6 t de MS
« L’objectif affiché d’une Cive est de produire suffisamment de biomasse » rapporte Hélène Berhault Gaborit, de Vienne Agri Métha. Six tonnes de MS/ha sont nécessaires pour rentabiliser cette culture qui sera incorporée dans le méthaniseur. Dans le même esprit, les agriculteurs sont de plus en plus intéressés par les possibilités de valorisation fourragère. Une thématique développée au cours d’un atelier technique, et symbolisée sur le site par la présence de moutons au pâturage. Frédéric Thomas, agriculteur et conseiller indépendant dans le domaine de l’agriculture de conservation, a relaté sur ce point sa propre expérience d’agriculteur en Sologne. Il met à disposition d’un berger les couverts végétaux présents sur ses parcelles. Il facture ce service 14 ct par brebis et par jour. L’autoproduction des semences est aussi une façon de ne pas alourdir la note. La tendance dominante étant de préférer des mélanges plutôt qu’une seule espèce. Attention, « il n’y a pas de plante miracle » précise toutefois Sébastien Minette au forum de l’après-midi, en présentant les différentes familles plébiscitées : légumineuse, féverole, crucifère.
Limiter les coûts !
Les témoins qui se sont exprimés à Mécasol sur les couverts végétaux sont dans une optique de minimiser les interventions mécaniques. Ce qui atténue aussi les charges de mécanisation. Mais sans sous-évaluer pour autant tout le soin nécessaire exigé lors de l’implantation! « Au final, les couverts végétaux me coûtent 0 » calcule Frédéric Thomas.
Les couverts végétaux, par choix agronomique
Noé Brisseau, jeune agriculteur de Vienne et adepte du » sans labour » et des intercultures, a fait part lors du forum de son expérience concluante sur le sujet. Même chose pour Jimmy Journaud, du Syndicat Eaux de Vienne qui accompagne 400 exploitations situées sur des aires de captage, dans le but de préserver la qualité de l’eau et freiner l’érosion. Dans cette optique, les couverts végétaux s’avèrent quasi incontournables. Plus globalement, ce n’est pas le respect des obligations réglementaires vis-à-vis de la directive Nitrates qui motivent les témoins qui se sont exprimés lors de cette journée. Mais une démarche agronomique synonyme d’agriculture plus durable.
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