Moins 0,5% sur les prix et moins 1,5% sur les volumes. En 2019, la production agricole a baissé de 2% en valeur selon l’Insee. Des pincettes sont nécessaires toutefois pour analyser les premières estimations mesurées par l’Institut national de la statistique. En effet, les données comptabilisées s’arrêtent au 15 novembre alors que toutes les récoltes n’étaient pas définitivement terminées, compte-tenu d’une fin de saison particulièrement maussade. Mais les statisticiens ont suffisamment de billes pour détecter les tendances marquantes de l’année dernière du point de vue des productions végétales et animales. Avec, pour chacune d’elles, des agriculteurs qui ont pu tirer leur épingle du jeu en termes de volumes ou de prix, alors que d’autres ont encaissé de lourdes contre-performances. Les affres du climat ayant notamment compromis les rendements dans certaines régions.
Bon ou médiocre en volume ou en valeur
Pour la production de blé, les performances sont stables en moyenne. Certes, les volumes ont crû de 16%, mais les prix ont été inférieurs de 11%. Pour l’orge, le résultat final est correct. A l’inverse du maïs marqué par une baisse des cours. Mauvaise année également pour la filière colza avec un recul des volumes produits de 21%. Le tournesol s’en sort mieux avec une récolte qui rebondit de 5%. Alors que pour les betteraviers, l’heure n’est pas à l’euphorie avec un recul simultané des volumes et des prix, et ceci pour la deuxième année consécutive. Après le bon cru 2018, la production de vin, quant à elle, recule en 2019, pénalisée par le déficit d’eau des sols.
Cochons qui rient, bovins qui pleurent
Pour l’élevage, les éleveurs de porcs ont retrouvé le sourire après plusieurs années compliquées. Les prix ont grimpé de 18% en 2019! Un chiffre à relier directement à la peste porcine qui sévit en Chine. Les producteurs de lait sont un peu mieux lotis qu’en 2018 avec une revalorisation des cours estimée à 3,5%. Pas d’embellie en revanche côté bovins viande, dont la production diminue pour la quatrième année consécutive…
En parallèle, la valeur ajoutée de la branche agricole a souffert d’un renchérissement des prix des engrais (+9,4%) et celui des aliments auto-produits ou achetés. Les agriculteurs ont su limiter toutefois leurs achats de fertilisants pour compenser en partie les augmentations. Si l’on intègre la réduction de l’emploi non salarié de 1,5%, le résultat brut de la branche agricole par actif agricole non salarié reculerait de 5,2%, soit 6,6% en termes réels. Enfin, du point de vue de la balance commerciale 2019, la Fnsea se désole une fois de plus des pertes de compétitivité des filières françaises au sein de l’Union Européenne.