« Malgré le caractère décevant de cette loi », les agriculteurs veulent que les ordonnances issues de la loi EGA soient « abouties avant les prochaines négociations commerciales (…) l’heure n’est plus à la signature d’une charte d’engagement mais au respect d’une loi attendue depuis plus d’un an par le monde agricole », indiquent-ils dans un communiqué.
Vendredi matin, Edouard Philippe recevra séparément les distributeurs (FCD et indépendants), les coopératives et les industriels (Coop de France et Ania) ainsi que les syndicats agricoles, pour une mise au point sur les négociations commerciales, selon une source proche du dossier.
« Presqu’un an jour pour jour après la fin du premier chantier des Etats Généraux de l’Alimentation (EGA) dont l’objectif premier était de rééquilibrer le partage de la valeur dans la chaîne alimentaire, certains distributeurs continuent de brader les produits alimentaires, au détriment des agriculteurs », assure le syndicat majoritaire.
« La situation a même empiré puisque certains produits bio, jusque-là un peu épargnés par la guerre des prix, sont dorénavant la cible de prix toujours plus bas », ajoute-t-il.
A la suite du rejet du texte de loi par le Sénat le 25 septembre, l’Assemblée nationale adoptera son propre texte le 2 octobre prochain.
La FNSEA reproche notamment à ce texte de ne pas permettre de recourir à l’Observatoire des prix et des marges pour mettre à disposition des indicateurs de coût de production stables et transparents.
« En l’absence d’indicateurs sûrs, la pression s’exerce sur les acteurs économiques les plus faibles. L’Etat prétend pouvoir assurer que ceux-ci soient élaborés sans sanctions dans la loi, ce dont nous doutons: lorsqu’il y a un déséquilibre structurel, comme ici entre les producteurs d’une part et industriels et distributeurs d’autre part, ce sont les plus forts qui en bénéficient », estiment-ils.