Un projet de désileuse automotrice s’est dessiné en 2007-2008 à la cuma de la Pierre Méha (Morbihan). «Nous voulions accéder à la ration mélangée, sans investir individuellement, et réduire le temps d’astreinte, raconte Jean-Claude Racouet, le président. Nous avons étudié les groupes existant déjà dans le département voisin, en Ille-et-Vilaine. La plupart fonctionnait avec un chauffeur salarié. Chez nous, ce point a été pas mal débattu et au sein des adhérents, nous sommes restés quelques-uns à vouloir monter une activité sans salarié.»
La formule adoptée par la cuma de la Pierre Méha a de quoi intéresser d’autres groupes qui débutent à une petite échelle. «Partir avec un salarié demande un certain volume de lait, donc de chercher des adhérents plus loin, ce qui rallonge la tournée et augmente les charges liées aux déplacement. On ne se retrouvait pas dans cette manière de voir.» Les quatre membres du groupe sont proches, la tournée est donc courte (4km). Après avoir essayé une mélangeuse traînée, le groupe a préféré une automotrice, nettement plus productive. Il a choisi une machine de petit gabarit (11m3), pour des raisons de prix et d’accès aux bâtiments. Celle-ci vient d’être renouvelée, les membres étant satisfaits de leur organisation. «Nous avons seulement pris un mètre cube de plus et nous bénéficions d’améliorations côté ordinateur de bord et confort.»
Chacun sa semaine
La conduite est simplement partagée à égalité. «Nous conduisons une semaine chacun, à partir du mardi. Mais le système est souple et il nous arrive régulièrement de nous remplacer en échangeant des jours, en cas d’indisponibilité.» L’astreinte est donc divisée par quatre et le temps de travail d’une tournée moyenne, 1h30 environ, n’est pas beaucoup plus élevé qu’auparavant en individuel avec un équipement basique. «N’ayant pas la contrainte des congés hebdomadaires d’un salarié, nous avons préféré distribuer 7j/7. Ce n’est pas beaucoup plus long que de donner une double ration le samedi, et il y a moins à repousser à l’auge, et moins de refus.» Autre avantage à ce système d’entraide : «L’été, quand les vaches pâturent, on peut distribuer l’après-midi si on est pris le matin. »
Un coût assez stable
En utilisant la machine une semaine entière par mois, les adhérents l’ont bien en main et sont attentifs aux aspects mécaniques. «On repère vite un bruit anormal.» Chacun réalise le graissage le lundi avant de passer la main au suivant. Le groupe représente un quota de 1,5 Ml. Un des quatre adhérents étant en vaches allaitantes, une équivalence a été calculée. Le coût prévisionnel, étudié avant l’achat de la première machine, se maintient, à 11-12 centimes par litre. «Cela dépend des frais, du prix du carburant. Aujourd’hui, avec le prix des machines neuves, il serait plus difficile de se lancer. Le prix de l’assurance a également nettement augmenté.»