Que faut-il penser de l’intercep bineuse rotative du constructeur Léger? Voici les avis d’un viticulteur utilisateur de cet outil mécanique et celui d’un pool de techniciens du réseau cuma, de l’IFV et des chambres d’agriculture.
Les caractéristiques techniques de l’outil
L’avis du technicien
L’innovation principale sur cet outil est le trièdre à engrenages qui permet de contourner le pied de vigne en même temps qu’il donne un mouvement de rotation pour biner. Les rasettes qui travaillent le sol restent en permanence parallèles au sens d’avancement. Le maintien de l’appareil sous le rang est assuré par un ressort de rappel. Le réglage essentiel est la profondeur de travail.
Le cadre est équipé d’un repère visuel coulissant pour identifier rapidement le niveau de réglage du rouleau de terrage. La présence de palpeurs ne sert qu’au recentrage de l’outil dans l’inter-rang avec un vérin. L’outil existe pour tracteur interligne avec son cadre. Pour un montage sur tracteur enjambeur, il se vend sous forme de module indépendant avec effacement par vérin double effet. On l’utilise pour un travail de binage d’entretien à plat dans des sols plutôt meubles.
L’avis de l’utilisateur
Le viticulteur est installé à Montagne (33) sur 35 ha de vignes en sols argilo-calcaire ou grave sur argile selon le secteur. Le vignoble est conduit en biodynamie depuis 1979. Aguerri au désherbage mécanique, le viticulteur s’est récemment équipé d’un outil intercep passif lui permettant de réaliser un travail superficiel du sol (environ 5 cm). « J’utilise l’EcosatelYt rosace dès février et l’EcosatelYt rasettes tous les 1 à 1,5 mois. Cela permet de ne pas créer de semelle de labour, augmente la capillarité du sol, favorise la destruction du ray-grass, dactyle, chénopode, trèfle, luzerne, etc., et avec une vitesse de travail comprise entre 3,5 à 5 km/h. »
Son cadre fonctionne avec un débit hydraulique de 7 l/min et permet de gérer l’autocentrage du cadre et la profondeur via un piston électrique. Pour une intervention optimisée, il est conseillé de broyer les sarments pour ne pas bloquer le trièdre de l’outil. Contenu du poids de l’outil (500 kg), il est nécessaire d’avoir un tracteur lourd avec une force de relevage suffisante.
Points forts
- Centrage automatisé
- Faible consommation d’énergie
- Rotation induite par l’avancement
- Griffage toujours dans le sens de l’avancement grâce au trièdre
Points faibles
- Appuie sur les jeunes plants : besoin de tuteurs
- Travail compliqué sur sol dur
- Intervention limitée sur adventices développées
Cette fiche technique est issue d’un dossier technique composé de 23 fiches publié par la fédération régionale des cuma d’Occitanie pour aider les vignerons à s’orienter dans le choix des outils interceps pour le désherbage mécanique sous le rang.
L’ensemble de ces fiches est à retrouver dans le dossier technique en ligne : Comment choisir ses outils interceps de désherbage mécanique.
Ce travail est le fruit d’une collaboration entre les fédérations de cuma, les chambres d’agriculture et l’Institut Français de la Vigne et du Vin. Les membres du groupe de travail sont:
- Loïc Pasdois, conseiller agroéquipement viticole de la chambre d’agriculture de la Gironde; Christophe Gaviglio, chargé des expérimentations sur les matériels viticoles et les alternatives au désherbage chimique sous le rang de l’Institut Français de la vigne et du vin,
- Emmanuel Colin, conseiller agroéquipement de la fpcuma Méditerranée (Hérault, Gard, Aude, Pyrénées Orientales),
- Raphaëlle Poissonnet, animatrice agroéquipement viticole de la fdcuma du Gers,
- Marc-Antoine Beauvineau, animateur agroéquipement viticole de la fdcuma de Gironde,
- Christophe Auvergne, conseiller agroéquipement viticole de la chambre d’agriculture de l’Hérault,
- Coordination: Marie-Flore Doutreleau, chargée de mission agroéquipement et agroécologie de la frcuma Occitanie.