Bien que bénéficiant d’une AOP, la lentille verte du Puy voit ses surfaces diminuer régulièrement. De près de 4 000 ha il y a quelques années, la surface implantée diminue régulièrement pour s’établir actuellement autour de 2 500 ha. En cause principalement, un manque d’efficacité des produits homologués pour le désherbage de la culture. La lentille est une culture très sensible à la concurrence. Pour limiter le développement des adventices des essais d’implantation de la culture en semis direct ont été réalisés. La technique consiste tout d’abord à mettre en place un couvert végétal entre l’automne et le printemps précédant la culture. Si le couvert est gélif, il est détruit par le froid durant l’hiver. Autrement, il faut un passage de glyphosate. Avant le semis, la parcelle se trouve recouverte par un tapis végétal dans lequel la culture de lentilles est implantée en direct.
Des atouts pour la culture de lentille verte du Puy
L’implantation d’un couvert végétal vient tout d’abord protéger la parcelle des phénomènes d’érosion. Le fait de ne pas travailler le sol permet de limiter la minéralisation de l’azote. L’azote participe au développement rapide des adventices au détriment de la lentille. Pour faire baisser la concurrence des adventices face à la culture, il faut donc minimiser la minéralisation. Le fait de semer en direct dans un tapis végétal limite aussi le développement des mauvaises herbes.
La présence de ce tapis permet aussi de conserver plus longtemps la fraîcheur du sol en limitant l’évaporation. Un avantage pour les périodes de sécheresse.
Pour la campagne 2022, quatre semoirs directs à dents et à disques étaient à l’essai. Les passages s’effectuaient derrière un couvert d’avoine et de colza détruit au glyphosate sur une parcelle d’Éric Bay Pour l’agriculteur, « les passages de semoirs directs dans le tapis végétal ont permis de réduire la levée d’adventices. Le fait aussi de ne pas remuer la terre permet de ne pas remettre des graines en germination ».
Les résultats pour cette année sont hétérogènes. « Les essais ont été réalisés tardivement avec aucune pluie durant tout le cycle de la culture », indique Patricia Tyssandier, conseillère cultures à la chambre d’agriculture. « La culture s’est très peu développée. Le paramètre sécheresse a été trop dominant. Il était impossible de mettre en compétition la technique de semis derrière labour et le semis direct cette année », développe-t-elle.
Attention à la météo
Les trois dernières années d’essais ont tout de même montré des résultats. « Sur la gestion de l’enherbement on remarque que sur un semis réalisé après un travail du sol, les comptages font apparaître le développement de 70 adventices au mètre carré, contre moins de 10 adventices au mètre carré pour le semis direct », rappelle la conseillère. Les expérimentations vont se poursuivre l’année prochaine. « Le paramètre handicapant pour cette culture est la météo, selon Patricia Tyssandier. La lentille a un cycle de culture très court avec un système racinaire très fin qui s’adapte difficilement aux aléas climatiques. »
Soutien financier de la Région AuRA pour la filière lentille
En avril 2022, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes annonçait un plan financier pour le soutien de la lentille verte du Puy. Ce plan prévoit une aide aux agriculteurs pour maintenir la surface de lentilles sur leur exploitation. Une seconde aide majorée pour les hectares semés de lentilles venant en plus de la surface de référence calculée sur deux ans. L’objectif affiché est de retrouver des surfaces de lentilles autour de 3 000 ha dans le département.
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