Philippe Mauguin, directeur de cabinet du ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, s’est exprimé devant un parterre de représentants et d’élus du réseau Cuma, venus de la France entière assister à l’assemblée générale de la fncuma, à Charenton le 26 mai. Et a tenu à souligner ce que les GIEE (groupements d’intérêts économique et environnemental) doivent aux cuma :
« Le panorama qu’a dressé votre Président (Stéphane Gérard, président de la Fédération nationale des Cuma, ndlr) a confirmé un certain nombre de valeurs communes auxquelles je crois comme vous : la valeur de l’agriculture de groupe. Quand le ministre est arrivé, qu’on a commencé à porter le projet « agroécologie » avec les amorces des GIEE, la référence qui est venue tout de suite à l’esprit, c’était la référence cuma, et comment s’appuyer sur l’expérience Cuma pour déployer encore plus largement dans tout le pays l’approche collective.
Ce que vous avez montré pendant la table-ronde qui vient de se dérouler sur les agroéquipements avec Jean-Marc Bournigal (le président de l’Irstea, ex-Cemagref, ndlr) et les autres partenaires, c’est qu’on a peut-être encore plus besoin d’approches collectives dans les investissements avec les nouvelles technologies, les exemples portaient sur le ‘big data’ (les données, ndlr), mais aussi les semoirs par exemple. Ces exemples montent bien comment l’approche collective allait permettre une polyvalence dans les parcs des Cuma et permettre de répondre encore plus efficacement aux nouveaux enjeux. C’est vrai que l’agroécologie pour Stéphane Le Foll et le gouvernement est une transition majeure, et elle ne réussira que par la réussite du collectif. »
« Evidemment la réponse, c’est l’approche collective »
Quand on a lancé la démarche, au Palais d’Iéna, avec les pionniers, on a vu qu’il est possible aujourd’hui d’avoir une triple performance économique, environnementale et sociale. Le vrai défi, ce qui explique qu’il y a eu un certain nombre de sceptiques dans la profession et parmi les observateurs, c’était « oui mais il y a seulement quelques milliers de ces pionniers. Comment voulez-vous toucher les centaines de milliers d’agriculteurs en France ? » Evidemment la réponse, c’est l’approche collective. Ce n’est pas le ministère, les instituts techniques ni même les Chambres d’agriculture toutes seules qui, en face à face, un à un, vont convaincre les agriculteurs de s’engager dans ce pari. Ce sont certainement les approches collectives partagées entre agriculteurs autour des innovations qui sont la meilleure façon d’y arriver. »
Parmi les autres points abordés par Philippe Mauguin :
-Pour les Groupements d’intérêts économique et environnemental (GIEE), oui à un dispositif plus souple, plus clair et plus lisible, mais aussi à un financement plus incitatif
-Il reconnaît le réseau cuma comme « un cœur de réseau » ou un « réseau de réseaux » en raison de sa capacité à nouer des partenariats
-Le montant dédié aux prêts (prêts bonifiés, le seul dispositif d’aide direct de l’Etat à l’investissement agricole collectif), soient 2,5 millions d’euros est maintenu mais le dispositif va évoluer vers l’investissement immatériel des groupes et vers les hangars et les bâtiments.
-Le décret qui devrait faciliter la construction de hangars collectifs en zones agricoles devrait être signé sous peu, 2 ans après l’annonce
-Le ministère va réfléchir à un dispositif pour que les agriculteurs puissent répercuter leur quote-part d’investissement collectif dans les comptabilités… et fiscalement.
-Le ministère est très favorable à un crédit d’impôt pour le recours à un groupement d’employeurs en Cuma.