Aujourd’hui, le grand troupeau du gaec de la Branchette (35), ce sont 190 vaches laitières qui fournissent un volume annuel de 1,36 Ml. Elles sont conduites en bio, sur une surface de 187ha. Sur la ferme, un atelier de fabrication de pain a été ouvert, de même qu’une activité chambres d’hôtes. A sa création en 1995, le gaec adhérent à Eilyps réunissait quatre associés, pour 80 taurillons, 450 porcs charcutiers et environ 80 laitières. Autant dire qu’il a bigrement changé. Les fondateurs, tous âgés de plus de 50 ans, ont été rejoints en 2015 par un cinquième associé de 23 ans et l’entreprise compte sur l’apport de deux salariés et un apprenti.
Avec cette indispensable évolution du facteur humain sur les fermes, comment préserver une bonne ambiance ? «Il faut que chacun mette de l’eau dans son vin» explique sobrement Christophe Lemesle, l’un des associés du gaec brétilien. Il poursuit: «On s’est efforcé de travailler sur cet aspect des relations humaines. C’est nécessaire si l’on veut inciter des jeunes à nous rejoindre.» Les associés ont sollicité une personne extérieure pour réaliser un audit des relations entre associés. Et tous les ans, le gaec prévoit une journée de formation et d’échanges sur le sujet avec un prestataire extérieur.
Des nouveaux métiers dans les fermes
Dans sa vie quotidienne, le fonctionnement de l’équipe est organisé de façon formelle: réunion hebdomadaire des associés, planning de garde anticipé, à raison d’un week-end de garde sur trois. La question des salariés ne fait pas exception puisqu’un point trimestriel avec eux est spécifiquement organisé. Christophe Lemesle précise à ce propos: «Ce que les salariés détestent le plus, ce sont les ordres contradictoires !» Conscient que les aspirations peuvent évoluer avec l’âge, l’éleveur encourage les gaec et autres sociétés agricoles à anticiper les successions, tant sur le plan du travail que celui du capital.
Pour aller plus loin Le programme Orgue piloté par Idele s’intéresse à la durabilité sociale et la transmissibilité des grandes exploitations laitières à la française dans l’après quota. Un volet de l’étude s’intéresse aux enseignements tirés de l’expérience de nos voisins britanniques. Articles à retrouver dans les éditions spéciales Union des cuma des Pays de la Loire 2019, avec tout un panel des solutions qu’apportent les cuma face à cet enjeu grandissant de la main d’œuvre sur les exploitations. |