Les heures sont comptées pour de nombreux produits phytosanitaires concernant la production des porte-graines semences, notamment pour ceux contenant du diquat, défoliant chimique, substance active du Réglone2. Puisqu’il n’y a toujours pas d’alternative chimique, les techniques mécaniques comme le fauchage-andainage se développent. Pour répondre à ces enjeux, un rendez-vous est programmé à la chambre d’agriculture du Cher à St Doulchard, le 15 décembre de 14 à 17h. La réunion organisée par la Frcuma a pour objectif d’exposer les techniques alternatives.
L’arrêt du Réglone
Ces dernières années, dans le département du Cher, on constate un fort développement des surfaces de multiplication de semences fourragères et potagères. Elles ont permis aux exploitations de diversifier leurs assolements mais aussi de sécuriser leurs revenus. Cependant, 70% des matières actives utilisées en production de semences vont être «révisées». Pour les multiplicateurs, ces révisions d’homologation sont un danger qui risque de compromettre une production de qualité. En effet, peu d’homologations de produits phytosanitaires sont accordées pour ces productions orphelines. Et le nombre des produits autorisés diminue d’années en années. Face à la disparition de certaines matières actives, trouver des solutions alternatives est indispensable pour permettre aux producteurs de s’adapter. L’enjeu est de pouvoir continuer à produire des semences avec des normes qualitatives et sanitaires qui sont imposées par les contrats.
La technique de fauchage-andainage
Cette technique répond aux nouvelles exigences agronomiques. En effet, remettre au goût du jour la technique d’andainage est une alternative à celle de la dessiccation chimique. La récolte des porte-graines est l’une des opérations les plus périlleuses de l’itinéraire technique. La faucheuse-andaineuse à diviseur est une machine polyvalente, utilisée pour de nombreuses cultures: luzerne porte-graine, colza, sainfoin, sarrasin, chanvre, betteraves, persil, chardon, dactyle, semences fourragères, cultures biologiques… M. Micheletti, distributeur importateur de machines agricoles, présentera les machines portées qui existent sur le marché français: l’Equipe Agri avec les nouvelles modifications et la Honey Bee, importée du Canada.
La solution cuma
Grâce à la présence d’une cuma, une trentaine d’agriculteurs du département ont pu investir dans ce type de matériel. Pour amortir cette machine, il faut en effet une surface nécessaire s l’on veut se rapprocher des coûts d’un défoliage chimique. En terme de durée de chantier, la coupe mécanique est beaucoup plus longue qu’un passage de pulvérisateur. Cependant, cette technique possède de nombreux avantages qui seront présentés en lien avec la FNAMS. Depuis plusieurs années, des essais de techniques alternatives ont été conduits, en particulier via des suivis de chantiers de fauchage/andainage avant récolte chez des multiplicateurs. Plusieurs paramètres ont été évalués lors de ces suivis: la qualité des graines (germination), les pertes au sol (équipement du matériel), la vitesse de séchage de la végétation, etc. Des résultats de ces expérimentations vous seront présentés le 15 décembre.
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