La bio est en plein boom et cela n’a pas échappé à Coop de France. «Un tiers des producteurs certifiés en agriculture biologique, soit environ 10.000agriculteurs, sont coopérateurs», a expliqué Pascal Viné, le directeur de Coop de France. Même le président, Yves Prugue, a entamé une démarche de conversion sur son exploitation.
Coop deFrance souhaite s’engager dans la co-construction de filières bio «durables» et «équitables» afin de garantir des débouchés porteurs aux producteurs qui se lancent. Au centre de la réflexion, le nouveau règlement européen en cours de négociation à Bruxelles. Coop de France, comme d’autres acteurs, souhaite empêcher le développement de labels privés qui pourraient nuire au label commun à tous les producteurs (AB), bien identifié par le consommateur. Le représentant des coopératives agricoles défend aussi «l’ancrage territorial» de l’agriculture biologique en phase avec les aménités positives dégagées par ce système de production dans les territoires.
Changement d’échelle
Les chiffres de la Bio parlent d’eux-mêmes: hausse de 21% de la consommation, de 17% des surfaces et de 12% du nombre de producteurs en un an. La Bio représente aujourd’hui 3,5% du marché alimentaire et n’est plus considérée comme un marché de niche. «Ce changement d’échelle nécessite de co-construire le modèle bio français avec l’ensemble des acteurs de la production à la consommation, en passant par la transformation et la distribution», explique Thomas Julien, chargé de mission Bio chez Coop de France. Les coopératives se positionnent comme l’interface entre l’amont et l’aval et, de fait, comme incontournable dans la segmentation de l’offre et la sécurisation du développement des filières.
Contrat d’engagement
Pour éviter d’avoir des «voix dissonantes» au sein de la grande famille des coopératives agricoles françaises, Coop de France a travaillé sur 5 engagements que chaque coopérative pourra s’approprier en souscrivant à cette déclaration d’engagement:
- Soutenir un cahier des charges exigeant, ambitieux et lisible pour arriver dans le règlement européen sur la bio à un socle réglementaire commun.
- Renforcer le rôle central des agriculteurs-coopérateurs en favorisant la présence de producteurs bio dans les conseils d’administration.
- Rechercher la performance, la compétitivité et la création de valeurs dans chaque filière et sur chaque territoire en «accompagnant les producteurs avec des données technico-économiques». Cela signifie que certaines coopératives pourront inciter leurs producteurs à changer de système en contractualisant un engagement sur des volumes et des prix.
- Développer des partenariats afin de donner une lisibilité du marché pour les producteurs. «L’agriculture biologique est aujourd’hui portée par les consommateurs qui sont en demande de produits français. Le changement de système peut être une opportunité pour certaines exploitations à condition de ne pas freiner les investissements», souligne Jérôme Caille, adhérent de Terrena et administrateur en charge de la Bio chez Coop de France.
- Assurer des passerelles et des échanges avec les autres acteurs pour favoriser les synergies et complémentarités entre les acteurs du territoire mais également entre bio et conventionnels. «Certaines valeurs fortes de la coopération ont été oubliées avec la mondialisation et doivent être remises au centre de l’action de nos coopératives», note Jérôme Caillé qui compte également sur un développement fort avec les autres acteurs du territoire de par les enjeux en termes de qualité de l’air et de l’eau auxquels participe l’agriculture biologique.
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