Pérenniser votre activité ensilage. Le 21 septembre, le sujet de travail proposé par l’Union des cuma des Pays de la Loire (UCPDL) dans le Maine-et-Loire sonne comme une alerte. Car entre les prix du matériel des automotrices de récolte qui augmente et le nombre d’élevages qui diminue, maintenir un service techniquement et économiquement attractif devient de plus en plus compliqué. Surtout que pour que cette réussite soit durable, il faut concilier cela avec un niveau d’activité qui permette de préparer le renouvellement régulier du matériel. L’étude faite par l’UCPDL pose le constat en chiffres.
Pas d’avenir sans qualité du travail
Gérard Poujol (UCPDL) est l’un des animateurs de la journée: «Nous avons des situations qui sont urgentes, par exemple dans le sud du département», où des groupes fonctionnent avec une machine parfois de 12 ou 13ans qui tourne moins de 130heures par campagne. «Il ressort de notre enquête qu’un tiers des groupes ne sait pas comment pérenniser son activité ensilage.» D’autant que la demande évolue. Daniel Guichet, administrateur de l’Union, note: «En cuma, il faut des bonnes machines, pour faire du bon travail. Sinon, l’adhérent ira voir ailleurs.»
Du petit voyage au long courrier
En témoignent les deux cuma qu’elle a pris en exemple pour sa journée, l’UCPDL voit la mise en relation des cuma comme un, si ce n’est LE moyen pour les cuma d’investir et d’entretenir un équipement de qualité. Car dans bon nombre de cas, pour penser renouvellement, «il faut trouver des surfaces», résume Gérard Poujol.
Daniel Guichet complète : «Je ne connais pas de machines qui s’achète à 300 000€ pour 15jours de travail dans l’année.» Et pour augmenter le volume d’activité de l’investissement, la cuma à laquelle il adhère (la Croisière, à La Bruffière, en Vendée) dispose d’une ensileuse quelque peu voyageuse. Sur leurs deux machines, une fait tous les ans un voyage jusqu’à Plouzané, près de Brest, pour récolter 250 à 300ha. Depuis 17ans qu’ils chargent et déchargent leur automotrice sur un plateau pour augmenter son activité, les adhérents de la cuma la Croisière y trouvent leur compte. Quant aux Finistériens, ils accèdent à un matériel pour un coût relativement bas. Mais si «le matériel est une chose, c’est avant tout une histoire d’hommes», rappelle l’agriculteur vendéen. «Dans notre cas, une cuma adhère à la cuma, mais d’autres systèmes existent, comme l’échange heure pour heure ou la prestation de service pour initier le mouvement.» Entre les deux régions, le décalage des dates de récolte permet cette solution, surtout qu’à la pointe finistérienne, le climat plutôt régulier facilite la planification.
Á la cuma Loire-Béconnais, les adhérents ont fait moins de kilomètres pour trouver une solution. Sur trois communes limitrophes, un total de 850ha était récolté par les trois machines des trois cuma. Depuis qu’ils travaillent en commun, les trois groupes se partagent deux John Deere huit rangs neuves, conduites par trois chauffeurs. Car l’enjeu des emplois est dans certains cas latent.