La réflexion sur l’autonomie alimentaire dans les exploitations adhérentes des trois cuma locales de Charnizay a commencé en 2013. Leur démarche revêt désormais officiellement le label GIEE (Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental). Une représentante de la DDT assistait d’ailleurs à cette séance de restitution aux côtés des représentants du GDA Sud Touraine partenaire de cette action, des présidents de cuma voisines, et des adhérents des trois cuma locales concernées. Tour à tour, Denis Thomas, animateur du GDA Sud Touraine et Mario Blond, conseiller en machinisme à la Fdcuma d’Indre-et-Loire, ont présenté les résultats des essais conduits en 2014 et 2015 sur la production fourragère, les chaînes de récolte, les charges de mécanisation et l’organisation des chantiers. Deux types de productions fourragères : méteil et prairies multi-espèces, ont été en particulier testés sur les parcelles du Gaec Marville à Betz le Château, du Gaec les Merciers et du Gaec Dairy Genes à Charnizay et de l’EARL Mallet à Preuilly-sur-Claise.
Temps passé et valeur alimentaire
Les incidences sur les valeurs alimentaires (MS, UFL, MAT) ont été observées. Si l’intégration des légumineuses, en pur ou en mélange, dans le système fourrager garantit des gains réels en termes de valeur nutritive et de limitation de la fertilisation azotée, en revanche les retombées agronomiques restent difficilement quantifiables (structure du sol, hausse du taux de matière organique, restitutions d’azote aux cultures suivantes, …).
Côté matériels, les essais réalisés invitent à privilégier des matériels de récolte peu agressifs pour diminuer les pertes de feuilles. Ainsi les faucheuses sans conditionneur ou celles équipées d’un conditionneur à rouleaux sont jugées préférables aux faucheuses avec conditionneur à fléaux, pour les fourrages réputés fragiles comme le trèfle. Idem, pour le retourneur d’andains Dion qui remplace un passage de faneuse tout en évitant de désintégrer le fourrage. Toutefois, ce type de matériel génère des temps de chantiers supérieurs.
Plusieurs pistes approfondies …
Tous les acteurs réunis ont décidé de poursuivre les essais en place en prenant en compte la diversité des élevages (caprins ou bovins lait) dans la recherche de fourrages de qualité. Exemple: les élevages caprins contrairement au élevage laitiers sont peu amateurs d’ensilage (risque de listeria). Les cuma de Charnizay entendent disposer d’une large panoplie de matériels pour récolter des fourrages de qualité, sans pour autant sur investir. L’éventualité d’équiper le groupe de fauche d’un andaineur à tapis a été évoquée. Les membres du GIEE s’interrogent aussi sur l’opportunité de produire dans le groupes des semences de manière à répondre aux différents besoins d’espèces fourragères dans les exploitations concernées, tout en maîtrisant les coûts d’ensemencement. Au final, cette journée très riche d’enseignements et d’échanges s’est conclue par la visite éclairante de la récente installation de séchage en grange de l’EARL St Michel des Landes à Charnizay.
Vincent Demazel