Le budget 2018, d’un montant global de 5,23 milliards d’euros, est en hausse de 1,6 % par rapport à 2017. Il comprend notamment une provision de 300 millions d’euros pour améliorer la gestion des aléas économiques, climatiques et sanitaires ainsi que pour couvrir « les refus d’apurements » des aides de la politique agricole commune (PAC) par l’Union européenne.
« L’agriculture française doit aujourd’hui se transformer en profondeur pour relever trois défis majeurs: la transition écologique, la réponse aux exigences renforcées des consommateurs et des citoyens, et la résilience dans un monde d’instabilité croissante, d’aléas et de crises », a fait valoir le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert.
« Ce budget commence à répondre aux besoins de transformation de l’agriculture française », mais « il faudra d’autres budgets pour répondre aux besoins de changement du monde agricole et des citoyens », a commenté Yves Daniel pour le groupe La République en marche.
Le président Emmanuel Macron a promis un financement de 5 milliards d’euros pour la modernisation de l’agriculture française, mais le versement de cette somme est lié aux conclusions des états généraux de l’alimentation, qui s’achèveront en fin d’année.
« Il n’y a pas de pincée de sel, pas de mesure forte pour relever ce budget fade », a pour sa part estimé Jérôme Nury, représentant le groupe Les Républicains.
Pour lui, c’est « un budget d’attente qui s’inscrit dans le cadre des états généraux de l’alimentation qui se traduiront, on l’espère, par des mesures législatives concrètes », car « il ne faut pas décevoir les agriculteurs ».
Si André Chassaigne, pour le groupe Gauche démocrate et républicaine, a trouvé « appréciable » de voir le budget « en légère progression (…) au regard des baisses successives de ces dernières années », il a constaté des « absences », notamment le désengagement du gouvernement pour les aides au maintien de l’agriculture biologique ».
Un seul amendement a d’ailleurs été voté: il concerne une demande de rapport pour juin 2018 sur l’avenir du financement pour 2019 et 2020 de certaines aides comme l’indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN) et les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) dont les enveloppes ont déjà été largement écornées.