Gaulliste de gauche passé au socialisme, M. Pisani fut un résistant actif pendant la seconde guerre mondiale. Benjamin de la préfectorale à 28 ans, il fut ensuite sénateur de Haute-Marne (1954-1958), puis ministre de l’Agriculture sous la présidence de Charles de Gaulle de 1961 à 1965 avant de devenir ministre de l’Equipement de 1966 à 1967. Il se détacha de la majorité gaulliste en 1968, en votant notamment la censure au gouvernement, et se approcha ensuite des socialistes. Il fut élu député européen en 1979 puis nommé commissaire européen chargé du développement. Fin 1984, il devint délégué du gouvernement en Nouvelle Calédonie, puis ministre de ce territoire dans le gouvernement de Laurent Fabius.
Il a fait entrer le monde rural dans la modernité
Dans un communiqué, François Hollande a rendu hommage à « un esprit visionnaire, un réformateur ardent et un républicain détaché des querelles partisanes », un « résistant courageux » qui « avait libéré Paris les armes à la main » et « fit le choix de se consacrer au service public ». Au ministère de l’Agriculture, « il fit entrer le monde rural dans la modernité. Inspirateur de la politique agricole commune, il avait compris que c’est en faisant le choix de l’Europe que la France serait plus forte ». « En 1966, il réunit le ministère de la Construction et le ministère des Travaux publics et des Transports pour former le ministère de l’Equipement« , poursuit la présidence de la République. « Il rejoignit le parti socialiste en 1974. Et en 1981, il fut nommé Commissaire européen. En 1984, la crise en Nouvelle-Calédonie justifie qu’il rentre au gouvernement pour contribuer à la recherche d’une solution d’apaisement que Michel Rocard, plus tard, parvint enfin à trouver et à mettre en oeuvre », selon la même source.
M. Pisani fut également président de l’Institut du monde arabe de 1988 à 1995. « Edgard Pisani croyait au progrès, à l’action politique, au dialogue des cultures. Sa longue expérience de l’Etat et sa haute stature morale en faisaient une voix écoutée au-delà de la France », souligne l’Elysée.