Il y a une responsabilité européenne écrasante dans cet accroissement de l’offre » sur le marché mondial, a expliqué Christophe Perrot, économiste à l’Institut de l’élevage, lors d’un colloque organisé par la Confédération Paysanne près de Rennes. « Depuis 2013, l’UE a mis sur le marché mondial 10 millions de tonnes supplémentaires sur un marché de 66 Mt », souligne M. Perrot. Résultat: un séisme d’un bout à l’autre de la planète laitière. De la France, où les producteurs vendent, sauf exception, leur lait à perte, à la Nouvelle-Zélande, premier exportateur mondial: selon la Banque centrale de ce pays, 80% des éleveurs travaillent actuellement à perte.
Pour tenter de sortir de cette spirale dévastatrice, la France vient de signer avec la Pologne et l’Allemagne un accord pour demander à la Commission européenne de mettre en oeuvre des instruments de stabilisation des marchés, à commencer par la surproduction laitière. La suppression des quotas laitiers en mars 2015 est pour une bonne part dans cette fuite en avant.
