Plus de 51 centimes le litre de lait en conventionnel, presque 58 en bio : ce n’est pas un songe mais bel et bien une réalité pour les éleveurs laitiers rassemblés dans les coopératives fromagères. Il s’agit de coops issues des fameuses fruitières dont les origines remontent au XIII ème siècle. Le lait collecté est transformé avantageusement en Comté ou Morbier. Ce n’est pas les économies d’échelle liées à la taille des exploitations laitières ou à celle des entreprises de transformation qui sont déterminantes dans le prix. C’est d’abord la qualité irréprochable des produits et l’organisation d’une filière fromagère très localisée (AOC), défendue jalousement par les producteurs rassemblés en petites coopératives (160 sur la zone) et en Union de coops. Ainsi, la coopérative fromagère de Plasne-Barretaine basée à Plasne, sur le plateau du Jura à 600 mètres d’altitude, compte seulement 23 exploitations adhérentes et emploie 7 salariés pour traiter 7 millions de litres dont 2, 5 millions en bio. Une partie de cette production est valorisée directement dans un magasin de vente où le consommateur a le loisir d’assister à la fabrication, avant d’acheter du fromage ou d’autres produits locaux.
Tempérament coopératif
Le tempérament coopératif est très ancré dans les mentalités des hommes de ce territoire où naquit en 1884 la première banque du Crédit Agricole. Toute l’économie locale bénéficie de cette dynamique collective. Exemples : le lactosérum issu de la transformation est vendu à un producteur local de porcs et la station d’épuration a été construite en collaboration avec la commune. Ce savoir-faire coopératif est à l’œuvre aussi dans la réalisation d’un projet de parc éolien avec du solaire en complément.