La vitrine des cuma du Grand-Est

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La vitrine des cuma du Grand-Est

L'évènement Bouge ta cuma a eu lieu le 28 février.

Le 28 février à Bar-le-Duc, dans la Meuse, avait lieu l'événement organisé par la frcuma, Bouge ta cuma. Pendant toute une journée, les agriculteurs engagés en cuma de la région ont pu découvrir un dizaine de groupes innovants et dynamiques.

Pour la deuxième édition de Bouge ta cuma, la Frcuma du Grand Est a voulu montrer cette fois-ci encore, le dynamisme des groupes. Au programme de cette journée du 28 février, visite du hall alimentaire du lycée agricole EPL Agro de Bar-le-Duc, dans la Meuse, et rencontre avec une dizaine de cuma innovantes.

1 400 m² de labos

Après voir enfilé blouses, charlottes et surchaussures, le groupe s’est engouffré dans le hall alimentaire, en activité depuis 2021. Ce nouveau bâtiment de 1 400 m² accueille de nombreux ateliers pour la transformation des produits agricoles. L’objectif de cet outil d’une valeur de plus de 7 millions d’euros, financé en totalité par la Région Grand-Est, est de former des étudiants tout en étant au service du territoire.

hall alimentaire EPL AGRO

Les participants à Bouge ta cuma ont pu visiter le hall alimentaire du lycée agricole de Bar-le-Duc.

Pour cela, les laboratoires permettent une prestation de services aux producteurs de la région. « Les commandes de nos clients permettent de réaliser des travaux pratiques, explique Brigitte Elevers, responsable de la halle. Les étudiants peuvent s’appuyer sur le savoir-faire des cinq salariés de la halle. » Un parcours savoir-faire a été pensé pour pouvoir faire visiter le hall au grand public et ainsi rendre les métiers de la transformation agroalimentaire plus concrets.

De la viande transformée principalement

Si les ateliers sont diversifiés: transformation de fruits, de légumes, de lait, c’est à 85% de la viande qui est transformée dans le hall. Selon le devenir et la forme du produit, la matière première passera dans différents ateliers, de découpe, de préparations froides ou chaudes et de charcuterie. Les salles de cuisson, de fumage ou d’autoclave viennent achever la préparation. « Le hall est certifié norme CE et bio, ce qui permet aux agriculteurs de commercialiser directement les produits préparés ici », précise la responsable.

Pour le moment, plusieurs producteurs de la région font appel aux services du hall alimentaire. Les tarifs dépendent des types de produits transformés. Pour un ordre d’idée, il faut compter 2,75 €/kg de viande carcasse pour le désossage. Le conditionnement en bocaux coûte 1,80 €, sans compter les ingrédients et la matière première. Pour les saucisses, la prestation est estimée à 4,5 €/kg.

Trois cuma présentées

La journée s’est poursuivie par la présentation d’une dizaine de cuma innovantes et dynamiques sous la forme d’ateliers. « Ces ateliers permettent de montrer la force du groupe, lance le président de la frcuma, Philippe Thomas. Grâce aux échanges et à la solidarité entre les membres, on peut montrer que les cuma bossent, qu’elles s’adaptent au présent et qu’elles innovent pour l’avenir. » Par cette journée, les cuma veulent souligner qu’il ne s’agit pas simplement d’un partage de matériel mais beaucoup plus, et cela passe par l’humain. Zoom sur trois cuma.

équipe Frcuma Grand est

Toute l’équipe de la Frcuma du Grand-Est était présente à l’évènement.

La cuma de la vallée de la Saux

Située dans la Meuse, la cuma de la vallée de la Saux regroupe 35 adhérents. Autrefois surnommée la cuma de broyeurs à cailloux, elle a bien évolué depuis quelques années en investissant dans des auto chargeuses et télescopiques, notamment. En 2021, un groupe d’une dizaine d’adhérents se réunit autour de la volonté d’aller plus loin d’un point de vue technique et économique. Ils se lancent donc dans la constitution d’un GIEE (groupement d’intérêt économique et écologique).

« Nos thèmes sont assez diversifiés, explique Mathieu Jeanmaire, président de la cuma et membre du GIEE. Nous étudions par exemple des solutions de désherbage mécanique ou de fertilisation. Pour cela, ensemble, nous réalisons des essais et des tours de plaine. Mais nous ne restons pas aux aspects techniques. » En effet, le groupe a suivi des interventions sur la vente de céréales mais aussi sur les aspects de la nouvelle PAC. « Nous cherchons à rendre nos exploitations plus performantes, ajoute-t-il. Nos échanges et résultats d’essais informels nous permettent de nous adapter aux changements. »

Depuis, la cuma a investi dans un semoir de semis direct ainsi que dans une herse étrille. Des tournesols sont apparus dans les rotations des exploitations. « Nous avions besoin de lien social, que quelque chose se passe dans la cuma, estime le président. Mais aussi de partager autre chose que du matériel et d’accélérer nos rendez-vous. » Et ce n’est pas pour déplaire aux adhérents.

La cuma de Beauclair

La cuma de Beauclair, située dans la Meuse, est impressionnante par son nombre: 150 adhérents, principalement en polyculture élevage. Du semis à la récolte, les matériels sont nombreux aussi. Il sont regroupés dans un bâtiment et à proximité d’un atelier. Pour améliorer ses services et proposer des prestations complètes, le groupe d’agriculteurs a décidé de créer un groupement d’employeurs, pour avoir des chauffeurs à portée de main.

« Nous avons embauché huit salariés annuellement, explique Alphonse Boksebeld, président de la cuma. Nous répartissons leurs heures dans différentes exploitations. L’organisation est plutôt rodée avec une réunion mensuelle pour tenter de lister les besoins de chacun. »

Outre le côté ressources humaines, la cuma réalise également des achats groupés pour environ 70 adhérents. Cela porte sur du carburant principalement. « En 2022, nous avons commercialisé plus d’un million de litres », note le président.

La cuma du vallage

La cuma du vallage, située en Haute-Marne, est relativement jeune puisqu’elle a été créée en 2003. Elle propose à ses 35 adhérents une gamme assez large d’outils. Ils vont du travail du sol, des semis, des épandages jusqu’à la fenaison. En 2017, un groupe de six associés se lance dans la construction d’un méthaniseur.

Un groupement d’employeurs se crée pour embaucher trois salariés dédiés au fonctionnement du nouvel outil. En 2022, la cuma investit dans un système d’épandage sans tonne. En effet, le méthaniseur produit 39 000 m3 de digestat qu’il faut épandre. « L’outil a coûté 250 000 euros, une partie étant subventionnée par le plan de relance, explique Ludovic Taboureux, président de la cuma et associé au méthaniseur. Pour augmenter le débit des épandages, nous louons un camion citerne qui approvisionne la rampe d’épandage via un tuyau. » Résultat, le groupe d’agriculteurs peut épandre jusqu’à 80 m3 de digestat en une heure.

Pour plus d’informations, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

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