La vache « Imminence » accueillie comme une éminence au Salon de l’agriculture

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La vache « Imminence » accueillie comme une éminence au Salon de l’agriculture

En marchant vers son box, Imminence emmène avec elle une nuée de caméras, concentrant toute l'attention. Et donc un brin de jalousie des ruminants arrivés avant elle. (source : https://www.salon-agriculture.com/)

Dans sa robe blanche tachetée de gris ardoise tirant vers le bleu, la vache Bleue du Nord "Imminence", emblème pendant dix jours de la plus grande ferme de France, a pris ses quartiers vendredi au Salon de l'agriculture, sous les flashs des photographes.

La vache nordiste ne semblait pas vouloir sortir du camion et paraissait plus tentée par un retour direct dans son Avesnois vallonné, mais son éleveur, Gilles Druet, a su trouver les gestes pour la rassurer.

« C’est une grande fierté, une grande émotion, un gros stress », reconnaît l’éleveur, défenseur de cette race mixte qui produit à la fois du lait et de la viande.

« C’est un grand accomplissement de tout le travail qui est fait pour maintenir cette race-là », poursuit Gilles Druet, accompagné de sa femme Isabelle, qui travaille également dans l’exploitation, comme les plus grands de leurs enfants. Tous seront présents tout au long de l’événement.

Car non contente d’être l’égérie de ce salon, Imminence est la représentante d’une race qui a failli disparaître et qui ne compte aujourd’hui que 550 à 570 animaux, selon Gilles Druet.

Difficile, dans ces conditions, de lutter avec les centaines de milliers Prim’Holstein et de charolaises qui peuplent les campagnes de France.

La Bleue du Nord a toutefois quelques atouts, en premier lieu sa rusticité: « C’est une vache qui est hyper bien adaptée au bocage, au pâturage, donc forcément un peu plus simple à conduire », indique M. Druet.

« De mi-avril jusqu’à fin octobre, elles ne sont qu’au pâturage, donc forcément le coût est moins important, et en conséquence la production est moins importante aussi », explique son éleveur.

Jalousie bovine

Les obligations médiatiques de Gilles Druet l’ont un peu détourné de son travail, à en croire son épouse: « Mon mari n’a pas fait grand-chose, ces derniers jours », confie-t-elle dans un sourire. « Il faut bien jouer le jeu jusqu’au bout ».

En marchant vers son box, Imminence emmène avec elle une nuée de caméras, concentrant toute l’attention. Et donc un brin de jalousie des ruminants arrivés avant elle.

Sur sa droite, une vache de race Blanc Bleu belge, à la carrure massive, meugle à qui voudrait l’entendre son désir de reconnaissance, mais Imminence emporte toute la lumière sur son passage, dans une joyeuse bousculade, son maître peinant parfois à la garder dans le droit chemin.

Après quelques minutes, la petite vache peut enfin gagner sa couche pour une semaine et se calmer, petit à petit, s’allongeant sur la paille, entourée d’un parterre de fleurs et de gazon, écrin de la vedette de ce salon.

Elle en sortira néanmoins chaque jour pour se dégourdir les pattes, confie Arnaud Lemoine, du Centre national des expositions et des concours agricoles.

« Chaque matin, elle sera lavée, brossée, elle aura un traitement de star », confie-t-il.

Elle a d’ailleurs reçu un premier visiteur de marque, en la personne du ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume.

« Bienvenue à la famille et à Imminence, lance le ministre, avant de prévenir: « On se voit demain matin, ici-même. Il y aura un peu plus de cohue »… et la venue du chef de l’Etat.

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