Cinq exploitations de la cuma du Vigen s’organisent collectivement pour la récolte de foin et l’enrubannage. Julien Dupont, le président, en détaille les principes : « Chacun fauche chez lui. Chaque agriculteur connaît ses parcelles. Cela peut donc atténuer ainsi les risques de casse. Ensuite, on tourne entre exploitations sans dételer les outils. À la fois pour le fanage, l’andainage, le pressage, l’enrubannage, jusqu’au transport des bottes enrubannées que nous réalisons en général à trois avec les plateaux de la cuma.
Coordination en amont
Cette organisation génère un gain de temps, car cela nous évite de dételer le matériel d’une exploitation, en sachant que nous avons des parcelles assez proches des uns des autres. » Certains matériels nécessitent une dextérité particulière pour la conduite. C’est pourquoi deux chauffeurs se sont spécialisés pour presser et deux autres pour enrubanner. Les adhérents se coordonnent en amont pour faucher le volume d’hectares adéquat en fonction du créneau météo disponible, et de manière équitable entre chacun. En tout, la superficie de fauche annuelle est d’environ 180 ha. En 2023, 3 500 bottes ont été pressées, à raison de 1 400 bottes d’enrubannage, et 2 100 bottes de foin principalement, et quelques bottes de paille.
Le président souligne les gains de productivité de cette formule : « Même pendant les grosses journées en saison, on ne finit jamais après 22 heures. » Pour fluidifier la communication et faciliter la programmation des chantiers, les adhérents mangent ensemble. L’essentiel des matériels de récolte est en cuma :
- une faucheuse conditionneuse à rouleaux Kverneland 4232 de 3,20 m de large (jugée moins agressive pour les légumineuses qu’un conditionneur à fléaux)
- une faucheuse portée Kverneland renouvelée en 2022, de 3,40 m de large
- une enrubanneuse Kverneland
- une presse à balle rondes Vicon 5265 (chambre variable avec des bottes de 165 cm de diamètre), utilisée uniquement avec des filets (pressage jugé plus rapide qu’avec des ficelles et plus pratique pour la distribution)
- une faneuse Kverneland 6 toupies,
- un andaineur à double rotor Claas Liner 2700 de 6,80 m de large (soit environ un débit de 15 mnt/ha).
- un tracteur Deutz 6165 (165 cv) sollicité pour tracter la faucheuse conditionneuse et la presse à balles rondes
Des échanges entre exploitations semblables
Un responsable par matériel est désigné. Le fonctionnement de l’ensemble donne satisfaction. On n’observe pas de goulot d’étranglement lors de chaque phase de chantier. Cette entente permet aussi d’effectuer des commandes groupées de consommables (filets, plastiques) et par conséquent de tirer un peu vers le bas les prix d’achat.
Pour réussir une organisation collective comme celle-ci, Julien Dupont pense qu’il est préférable d’avoir des structures d’exploitation assez proches, de manière à équilibrer les échanges de main-d’œuvre. Les outils individuels et la main-d’œuvre mis à disposition par les cinq exploitations concernées ne sont pas chiffrés. Seules sont répertoriées les unités réalisées par les matériels de cuma en vue de calculer ensuite les factures correspondantes. Pour une organisation groupée comme celle-ci, il est nécessaire d’avoir un SAV réactif en cas de panne pour ne pas retarder les chantiers de récolte et éviter que les fourrages soient exposés à la pluie. Et éviter ainsi les tensions…
Chiffres-clé de la récolte de foin
Faucheuses : 20 €/ha (quelle que soit la faucheuse utilisée)
Faneuse : 0, 50 €/botte
Andaineur : 0, 50 €/botte
Presse : 2, 40 €/botte (avec filets)
Enrubanneuse : 1 €/botte (sans plastique)
Tracteur : 21 €/h, sans GNR
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