Dès à présent, les observateurs sont sur le pont pour ne pas laisser la bonne date de récolte s’échapper. Quand sortent les panicules mâles aux cimes des champs, il s’agît d’être aux aguets pour aller repérer où en sont les fleurs femelles et leurs soies. Car elles sont beaucoup moins bien identifiables depuis le bord de la route. Déterminer le stade de floraison femelle(1), «aide les éleveurs, les cuma et les entrepreneurs à planifier les récoltes et optimise la qualité des ensilages pour les élevages», rappelle Arvalis dans un communiqué qui affirme une ambition: «réduire le pourcentage de parcelles de maïs fourrage récoltées à surmaturité.»
Depuis plusieurs années, l’institut constate que le phénomène se répète. Il invite les éleveurs à surveiller de près la date de floraison du maïs fourrager, premier repère pour appréhender la fin du cycle de la culture. «A partir du stade floraison, il faut entre 550 et 700 degrés-jour (base 6-30°C), selon la précocité de la variété, pour atteindre le stade optimal de récolte plante entière. Cela représente de 45 à 70 jours selon les régions et le climat», explique Michel Moquet, Ingénieur fourrage chez Arvalis.
Un tour de champ partout en France
Cette année, autant ne pas rater le réveil pour relever le challenge. Car même si le mois de juin, pluvieux et frais, a atténué la tendance, les cultures de maïs restent en avance à la faveur du démarrage en fanfare des températures au début du cycle jusqu’à fin mai. «En moyenne, la floraison femelle sera observée environ 5 jours plus tôt que l’an passé. Les régions qui présentent le plus fort excédent de températures verront la floraison femelle des maïs avancée de 8 à 10 jours en moyenne. Ce sera le cas notamment en Pays de la Loire, Centre, Bourgogne et Franche-Comté, Rhône-Alpes… Dans les autres régions, il faudra compter entre 0 et 5 jours d’avance», pronostiquent les ingénieurs fourrage. D’après leur première prévision établie au 9 juillet, une très grande majorité des ensileuses devra avoir lancé leur campagne avant le 25 août, autant en Rhône-Alpes que dans les Pays-de-la-Loire.
Trois jours d’erreur sur l’observation, c’est une semaine dans la vue à la récolte
Avant d’envoyer les ensileuses, et leurs caravanes de remorques, sur les routes de nos campagnes dès août/septembre, il faut bien noter la date de floraison du maïs fourrager, «avec précision! insiste la communication. «Parce que se tromper de 3 jours à la floraison c’est se tromper d’une semaine à la récolte», résument les experts avec une traduction en termes d’impact potentiel sur la teneur en matière sèche: 2 points supplémentaires, voire plus en année chaude. Les acteurs ainsi avertis ont toutes les clefs pour anticiper et s’éviter une course contre le thermomètre dans environ deux mois.
(1) Jour où la moitié des plantes d’une parcelle présente des soies visibles à l’aisselle des feuilles – Arvalis.