Pendant que l’herbe coupée finit de sécher et que les céréales intensifient leur teinte d’or, la fédération des cuma de Mayenne rassemble son assemblée générale avec une ambition souflée par le président Jean-François Gahery: «Que nos groupes donnent envie.»
«Les jeunes ont envie de collectif, ils ont une vie sociale»
L’assistance en est consciente: le dynamisme des prix des matériels agricoles scelle la place de choix des cuma dans le futur paysage agricole. Et devant l’assemblée, Michel Gaudin apporte un autre paramètre favorable à l’avenir radieux de ces groupes: «Les jeunes ont envie de lien social.»
L’enseignant du lycée agricole de Laval rapporte un autre fait. Dans ses classes de BTS Acse, de l’ordre de 80% des élèves affirment leur ambition de s’installer à la tête d’une exploitation. En très grande majorité, ils visent la production de lait. Et auprès de ce public, les cuma ont déjà la cote.
4 futurs agriculteurs sur 5 envisageraient d’adhérer à une cuma
«Nous avons fait une enquête pour préparer cette table ronde.» Dans les deux classes BTS du lycée de Laval que le directeur de la Fdcuma 53 a sondées, «84% des élèves annoncent qu’ils pourraient travailler avec les cuma.»
Ce que l’enquêteur retient de son travail, c’est déjà cet avis sur les cuma, plutôt positif, et l’envie des futurs agriculteurs de travailler avec elles. Il partage aussi un ressenti. «J’ai par ailleurs l’impression que la cuma devra se tordre un peu dans tous les sens pour répondre aux besoins.»
La rencontre avec ces potentiels porteurs de projet agricole révèle aux représentants des cuma qu’il leur reste néanmoins du travail pour consolider ces acquis. Car des craintes pourraient les détourner de l’aventure collective.
31% des réponses citent par exemple la disponibilité des outils. C’est la principale contrainte que voient les élèves dans cette logique de partage. Ils pointent également le sujet des casses et de l’état du matériel. Cette notion figure dans 24% des réponses, devant le risque de mésentente (15%).
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Jeunes en cuma: la formation efficiente place l’étudiant en situation d’acteur
Le 17 juin, les cumistes mayennais observaient également la présence relativement faible de la mécanisation dans les programmes de formation. L’enseignant en gestion reconnaît que les cuma du territoire agissent déjà pour y palier et leur glisse un conseil. «Les présentations comme la porte ouverte annuelle ou les démonstrations que vous proposez, c’est très bien déjà. Mais il faut aussi amener les élèves à raisonner eux-même au sujet des charges de mécanisation. Aujourd’hui, pour que le message passe, il faut rendre les jeunes actifs de leur formation.»