Mécanicien agricole de formation, son parcours vers le métier de chef d’atelier semble logique. Pourtant, rien n’était prévu : Jean-Pierre a d’abord travaillé 10 ans comme mécanicien dans deux garages de concessionnaires successifs. « C’était passionnant, mais encore très dur : tout se faisait à la main avant l’arrivée de l’électronique. » Dans les années 1990, en pleine crise du machinisme agricole, il n’a pas le choix et doit remettre en cause son parcours comme beaucoup de collègues. « Dire qu’on manque tellement de mécaniciens aujourd’hui ! » soupire-t-il.
Il prend alors « la clé des champs », et trouve un emploi en tant que chef d’atelier dans une cuma située sur sa commune. « L’essentiel de mon poste consiste à organiser le planning et le travail de l’équipe de la cuma. Je fais aussi les études nécessaires à la prise de décision de renouvellement du matériel agricole. »
Chapeauter une équipe ne s’improvise pas
Pour certains travaux, les agriculteurs adhérents viennent prendre les outils et les machines à l’atelier. Pour d’autres chantiers, c’est le personnel de la cuma qui intervient directement au champ chez l’adhérent. « Quant il le faut, je fais le chauffeur et le mécanicien en complément des salariés de l’équipe. Mes compétences en mécanique me servent à tous les niveaux, même si je ne maîtrise pas l’électronique qui a beaucoup évolué. »
Chapeauter toute l’équipe sur les chantiers, les salariés permanents et les saisonniers, plus les stagiaires et les adhérents qui viennent donner des coups de main en complément, ne s’improvise pas. « Dans ce métier de responsabilité, il faut avoir du tempérament, se montrer à la fois diplomate et réactif. Le temps de mise en place est de plus en plus court, les agriculteurs se montrent de plus en plus exigeants en terme de productivité, ce que je comprends. A certaines périodes, le téléphone n’arrête pas de sonner, il est difficile alors de protéger sa vie de famille. Mais nous disposons de matériels vraiment performants, de locaux bien plus confortables qu’autrefois, et d’une reconnaissance du travail satisfaisante. »
Un métier pour moi • Il faut aimer la mécanique et l’agriculture, être organisé, sociable, zen, avoir le sens de l’équipe. • Salaire annualisé de 11,50 € brut/heure en début de carrière à 14 € brut en fin de carrière (2 400 € brut mensuel). Le nouveau classement de technicien agent de maîtrise (TAM) est plus favorable, mais pas encore généralisé. |
Retrouvez ici le portrait d’Alain, chauffeur de cuma.