Pour les GDA, la confrontation des expériences et l’acquisition collective de nouveaux savoir-faire est une dimension essentielle du métier d’agriculteur. C’est dans cet esprit, que la fédération bretonne des GDA organisait un midi d’échanges appelé « Les éleveurs parlent aux éleveurs » le 14 septembre au Space à Rennes. Des témoins se sont « mis à table » en relatant leur expérience.
Saturer l’outil de production
Pour Aurélie Barbot, productrice de lait avec son mari et un apprenti, le choix a été d’investir prioritairement dans les équipements de l’élevage : racleur, logettes, DAC, … plutôt que dans le matériel agricole. Les travaux des champs étant principalement effectués par une cuma et une ETA. L’exploitation s’est agrandie en reprenant des terres à 7 km du siège. Désormais, elle produit 740 000 litres de lait contre 260 000 l au départ « On a longtemps été bloqués avec les quotas; maintenant qu’on en est sorti, nous avons choisi d’augmenter le volume produit avec la volonté de saturer l’outil de production. »
Ne pas vouloir forcément produire plus
Cyril Guilloteau, installé avec son épouse en production laitière biologique, attache beaucoup d’importance à l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Il souhaite se réserver du temps pour voir grandir ses trois jeunes enfants. En agrandissant son exploitation qui atteint désormais 64 ha, il a opté pour un système herbager (3/4 des surfaces en herbe) avec un taux de chargement limité de l’ordre d’1 UGB. Le volume livré est de 230 000 l. « La laiterie est demandeuse de volume de lait supplémentaire. J’aurai pu augmenter ma production à 300 000 litres. Vouloir faire absolument tout son quota de production est un non-sens. Dans notre situation, cela nous conduirait à travailler davantage et passer un peu moins de temps avec les enfants ».
Des chauffeurs salariés meilleurs que nous !
Paul Diot est éleveur en bovins viande et en volailles sur une exploitation de 35 ha. Etant seul sur l’exploitation, il a choisi de déléguer une très grosse partie des travaux des champs à la cuma, en considérant que les travaux d’élevage étaient prioritaires dans son planning de travail. Il ne lui reste qu’un tracteur de cour avec chargeur, une désileuse, et un pulvérisateur en copropriété. « Ma facture annuelle à la cuma s’élève à 10 – 12 000 euros. Mes coûts de mécanisation, de l’ordre de 320 – 325 €/ha, sont maîtrisés. Et j’observe que les chauffeurs salariés sont généralement meilleurs que nous dans la conduite des matériels. Par exemple, je ne sais pas me servir du GPS … »