Derrière le passage d’une tonne à lisier, «les pertes cumulées par volatilisation peuvent se chiffrer à 150 à 200 euros par hectare et par an.» Une publication vidéo du projet Engage pose des chiffres devant le phénomène de la perte d’azote par volatilisation. Et elle précise que grâce à certains équipements du matériel d’épandage, l’éleveur a la possibilité de limiter le phénomène.
Hervé Masserot, conseiller épandage du réseau cuma en Mayenne, détaille le principe. «Les enfouisseurs, par exemple, réduisent le contact entre l’air et l’effluent. Ainsi ils diminuent les émissions de 80 voire 90% au moment des épandages par rapport à la buse.» Des essais récents confortent l’implication du matériel dans le phénomène.
Pour autant Hervé Masserot précise bien que d’autres paramètres jouent sur l’intensité de la volatilisation.
Sylvain Le Graët, responsable du pôle agronomie de la chambre d’agriculture en Mayenne insiste: «Le principe de la fertilisation consiste à apporter la bonne dose au bon moment.» Or, dans le cadre d’un tel apport organique, les pertes par volatilisation exposent les cultures à un risque de sous-fertilisation.
Le surinvestissement contre la volatilisation doit se rentabiliser
Munir la nouvelle tonne d’une rampe à pendillards ou d’un outil enfouisseur a bien sûr un impact sur l’investissement. «Ce surcoût du matériel est non négligeable au moment de l’achat», reconnait le conseiller machinisme du réseau cuma. «Mais les gains le compenseront très vite.»
Car l’azote qui ne se volatilise pas est «autant d’azote en moins à acheter sur le marché.» Devant la valeur des enjeux, ainsi que l’ampleur des investissements, entre autres, les experts soulignent que la délégation n’est pas une possibilité à négliger. Elle facilite grandement l’accès à «du matériel adapté et de qualité.»
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