Récoltes, sécheresses, crise sanitaire…. l’année 2020 est marquée par une succession d’événements qui mettent à mal l’économie française. Ajoutez à ça l’annulation de l’ensemble des salons professionnels agricoles français et internationaux pour casser la dynamique de la rentrée et la situation pourrait vite être morose.
L’impact du Covid-19 sur l’investissement
Les chiffres sont en baisse, une première depuis 2016. Le moral économique des agriculteurs a commencé à chuter depuis le premier trimestre. Les intentions d’achat des cuma passent de 74% en janvier dernier à à 58,9% en septembre, soit une baisse de plus de 16 points. Le recul des intentions est fort néanmoins, encore six cuma sur dix prévoient de réaliser des investissements. Pas de surprise, la majorité des groupes ont des politiques de renouvellement régulières. Ils préfèrent réinvestir afin de limiter les frais d’entretien de leur équipement et limiter la perte de valeur à la revente.
Dans les exploitations individuelles, le raisonnement est différent. L’année laisse sans doute les agriculteurs se concentrer sur leur structure afin de passer la vague. Seul un tiers des sondés témoignent d’une volonté d’investir dans les prochains mois.
Retrouvez aussi : Résultat du baromètre de juin 2020
#Transition agro-écologique
Dans les intentions d’achats, on constate que les matériels de travail du sol reprennent un fort intérêt auprès des groupes. Ils représentent près d’un projet sur trois, avec 33% des intentions (en hausse de 6 points par rapport à septembre 2019). Parmi ces projets, un engouement particulier semble se confirmer autour du désherbage mécanique, à travers des réflexions sur des herses étrilles, bineuses et houes rotatives.
Du coté des tracteurs, c’est un peu la dégringolade. Habituellement une cuma sur cinq prévoit d’investir, aujourd’hui, les statistiques font état d’un groupe sur dix. Grosse baisse aussi pour le matériel de récolte des fourrages qui perd près de 7 points pour 20% des intentions de projets. Dans les catégories en croissance, on observe un regain de 2 points pour le matériel d’irrigation (conséquence de la sécheresse?), les matériels technologiques passent à 9% des intentions (équipements du type autoguidage, capteurs, stations météo) et une progression de 3 points pour les semoirs à céréales (10% des projets).
Le top 10 des matériels plébiscités par les cuma dans les six prochains mois
- Outils de travails du sol (32,8%)
- Matériel de récolte des fourrages (20,3%)
- Epandeurs à fumiers (14,1%)
- Tracteurs (11,7%)
- Remorques (11,7%)
- Semoirs à céréales (9,8%)
- Technologie embarquée (8,6%)
- Epandeurs à lisier (8,2%)
- Semoirs monograine (7%)
- Telescopiques / Ensileuse / Moissonneuse (4,3%)
Le baromètre économique d’Entraid
Le baromètre économique d’Entraid a été réalisé en ligne par la rédaction auprès de 560 agriculteurs en cuma. On compte, parmi les agriculteurs interrogés, 48% de polyculteurs-éleveurs, 8,3% d’éleveurs laitiers, 7% d’éleveurs bovin viande, 30,4% de céréaliers et 3,5% de viticulteurs.
Un ETA sur deux
Du côté des entreprises des travaux agricoles, la tendance est la même. Un ETA sur deux prévoit de réaliser des investissements dans les six prochains mois (soit 15 points de moins qu’en juin dernier).
La majorité des investissements s’orientent sur le matériel de traction (25%, en baisse de 10 points comparé à juin 2020). Ensuite on retrouve la récolte des fourrages (11%), les moissonneuses batteuses (11%), les outils de travail du sol (8%) et les distributeurs d’engrais (7%). Ces résultats ont été obtenus dans le cadre d’une enquête réalisée simultanément auprès d’une centaine d’ETA.