Comment se présente la saison d’ensilage maïs 2022 ?
Les chantiers ont démarré très tôt cette année en raison des pics de chaleurs et de la sécheresse estivale. Dès le 1er août en Vendée, les ensileuses ont commencé à ensiler les parcelles plus séchantes et non irriguées.
Comment évolue le marché des ensileuses neuves ?
J’observe deux faits majeurs :
1) L’envolée des prix. Exemple : la cuma de la Genote en Vendée vient de renouveler une ensileuse de 400 cv et 8 rangs en choisissant le même modèle datant de 2016. Résultat : + 100 000 € en six ans. Un bec 8 rangs vaut désormais 90 000 € ! Or il n’y a quasiment pas de changement technologique majeur qui expliquerait ce surcoût, pour moi injustifié.
2) L’augmentation des puissances. Il n’existe plus sur le marché d’ensileuses de faibles puissances appropriées à des groupes ayant de petites surfaces.
Comment les cuma s’adaptent-elles ?
Les cuma veulent garder des tarifs attractifs et raisonnables pour leurs adhérents tout en maintenant un service de qualité. Elle s’adaptent de deux manières. De plus en plus, elles tendent à se regrouper pour réunir des surfaces suffisantes (voir encadré ci-contre). Dans la réorganisation des groupes d’ensilage, j’observe que les nouveaux collectifs qui se constituent peuvent alors acheter une machine neuve au prix actuel. Sinon, ils partent avec deux machines : une neuve et une occasion qui était déjà dans le parc. Cela permet de limiter les conséquences d’une panne impromptue. Elle peut en effet intervenir dans un groupe plus restreint ayant une seule machine d’occasion. Cette reconfiguration du parc d’ensileuses en cuma avec l’achat de machines neuves, doit tenir compte aussi des délais de livraison. Ces derniers s’allongent en effet démesurément. De 6 à 9 mois minimum dans notre région, voire parfois 1 an.
Cela nécessite donc d’anticiper suffisamment tôt la réflexion et la commande, si l’on veut être sûr de disposer de la nouvelle machine en début de campagne. D’autre part, les cuma s’adaptent en rallongeant un peu la fréquence de renouvellement. Avant, beaucoup de groupes étaient sur une durée de détention de six ans. Maintenant, c’est plutôt sept ans, voire plus de dix ans. Heureusement, les principales marques actuellement sur le marché sont généralement plus fiables aujourd’hui et peuvent le permettre si le bon suivi de l’entretien est là.
Que conseillez-vous aux cuma ayant un projet d’achat ?
D’abord bien définir les besoins, un cahier des charges de l’achat. La première attente des éleveurs, est de disposer d’un fourrage ensilé de qualité, qualité de coupe et éclatage des grains…
Certaines options ou équipements supplémentaires ne sont peut-être pas toujours indispensables et suffisamment valorisés. Le détecteur de taux de matière sèche, la caméra de chargement, les quatre roues motrices, le télégonflage… seront-ils utilisés souvent ? Sinon, on peut peut-être s’en passer. C’est une façon de gratter une partie du prix ! Récemment par exemple, une cuma à qui on proposait le nouveau modèle d’ensileuse Claas de la série 900, a préféré rester sur le modèle série 800 qui coûtait 10 à 15 000 € de moins, malgré quelques options en moins.
Je leur conseille également de bien réfléchir à la conduite des machines et à leur entretien. Sur le terrain, les cuma avec un chauffeur qualifié pour ces deux missions parviennent souvent à mieux gérer les chantiers et à préserver la machine en bon état. Changer les pièces des becs, les tôles et les pièces d’usure ou l’éclateur en temps et en heure, va atténuer le risque de panne en saison et générer une meilleure valeur au moment de la revente. C’est un point important car en complément des concessionnaires, il existe aussi un marché pour les ensileuses d’occasion en bon état, destinées à des ‘faiseurs’ d’ensilage du nord et de l’est de l’Europe.
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