Quelle est l’évolution du marché des presses à balles rondes ?
Les presses à balles rondes présentent toujours un intérêt dans les départements d’élevage pour la récolte des fourrages. Selon les marques, les prix sont de 35 000 à 45 000 € en moyenne. On a observé un flux important d’investissements ces deux dernières années avec notamment le plan de relance qui a encouragé les agriculteurs à s’équiper en accordant des subventions. Le marché des presses à balles rondes a été jusqu’ici très tendu en raison d’une demande importante. Ce qui a généré des délais de livraison très longs qui peuvent dépasser un an, en l’absence de presses en stock dans les parcs des concessionnaires. Côté acheteurs, on voit de plus en plus d’exploitations qui s’agrandissent s’équiper elles-mêmes.
Et le marché des presses à balles rondes d’occasion ?
Peu de clients s’intéressent par contre au marché de l’occasion. On trouve des machines de première main à 5 000 bottes. À partir de 10 000 à 15 000 bottes, les presses partent en majorité pour l’export.
Au niveau des marques ?
Dans notre département, les principales marques connues sont représentées : Kuhn, Massey, Fendt, Claas, John Deere. On observe aussi la montée en puissance de McHale, Kubota (marques Vicon et Kubota). Au-delà de la marque et du prix, les agriculteurs sont aussi attentifs au SAV et à la réactivité du concessionnaire. Certains vont même jusqu’à prêter une machine de remplacement en cas de panne. En achetant une presse, on achète aussi un service.
Et du type de presses à balles rondes ?
Désormais dans la Creuse, il s’achète de plus en plus de presses à chambre variable avec un système de liage filet qui opère plus rapidement le liage de la botte. Les prix de la ficelle et du filet étant assez proches. Pour un diamètre de 1,60 m, le coût de la ficelle atteint 0,75 €/ botte en 2022 selon nos comptages, contre 0,96 €/botte pour le filet. Rappel : nous conseillons trois tours de filets pour un liage. La taille des bottes a évolué aussi. On est de plus en plus sur des diamètres de 1,80 m, contre 1,40 m en majorité avant. On constate aussi la présence, en série désormais, d’une trappe de débourrage. Ce qui apporte un vrai confort de travail.
Dans les options de plus en plus plébiscitées, figurent les hacheurs. Cet équipement, d’environ 6 000 à 7 000 €, peut faire gagner du temps au moment de la distribution du fourrage par la mélangeuse, ou de la paille. Attention toutefois à ne pas récolter un fourrage trop peu fibreux. Un hacheur constitué de sept couteaux sur 1,20 m suffit largement. Par contre cette option demande un peu plus de puissance au pressage et donc peut générer une légère consommation supplémentaire de carburant. Notons à ce propos que, selon les marques, la consommation de GNR – que nous avons mesurée dans un essai – peut varier sensiblement de plus ou moins 13 % pour réaliser des bottes de diamètre identique avec un même fourrage.
L’attention est de plus en plus portée aussi à la taille des pneumatiques pour atténuer d’une part les risques d’enlisement, mais aussi l’impact potentiel sur le tassement des sols.
Notez-vous des évolutions dans la conduite des chantiers ?
Le climat de plus en plus chaud et sec, aggrave les risques d’incendies. Cela conduit à redoubler de vigilance sur l’entretien et le nettoyage des machines. Un roulement défectueux qui cède peut déclencher un échauffement et un embrasement à l’ouverture de la porte. Dans ces conditions, on observe que certains agriculteurs choisissent de déléguer le pressage de la paille à des entreprises, souvent en balles carrées. Ce format ayant l’avantage d’optimiser les volumes disponibles de stockage dans les exploitations. En Creuse, les presses sont essentiellement sollicitées pour le foin et aussi de plus en plus pour l’enrubannage. Attention, pour ce type de fourrages cela peut être hasardeux de solliciter une presse trop vieillissante. En effet, l’enrubannage est plus lourd et humide, et donc plus usant pour les machines. Enfin, l’organisation de chantiers collectifs de fenaison est compliquée à mettre en œuvre. Cependant un chantier collectif bien organisé permet d’optimiser le temps de travail des machines et donc d’avoir un débit de chantier plus important.
À quel rythme s’opère le renouvellement des presses à balles rondes ?
Cela dépend du volume de travail réalisé par an. Dans les exploitations individuelles, l’utilisation est très variable d’une machine à l’autre, de plus ou moins 1 000 bottes par an. Alors qu’en cuma, on dépasse souvent les 2 000 bottes pressées. On constate qu’à partir de 5 000 bottes, la valeur marchande de la machine va nettement décliner. Certaines presses vont fonctionner jusqu’à 20 000 à 25 000 bottes. Les entreprises proposent des forfaits annuels d’entretien qui intègre une révision complète de la machine une fois dans l’hiver. Beaucoup de propriétaires, soucieux de sécuriser leurs chantiers de pressage, optent pour ce service.
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