Les néonicotinoïdes sont sur la sellette depuis plusieurs mois. Considérés comme nocifs pour l’homme, l’environnement et les pollinisateurs, leur interdiction à l’horizon 2018 a été votée par l’Assemblée nationale lors du vote sur la loi Biodiversité en mars 2016. La semaine dernière, le Sénat s’est plutôt prononcé en faveur d’une diminution progressive de ces derniers, sans fixer de date limite.
Perte de rendement
Qu’en pensent les producteurs de cultures concernées ? Selon un sondage¹ réalisé par BVA auprès d’un échantillon représentatif, les agriculteurs se disent, en très grande majorité, «démunis face à l’éventualité d’une telle interdiction, considérant qu’ils ne disposent pas de solutions alternatives pour protéger leurs cultures». L’institut précise : «85% des producteurs de betteraves, 73% des producteurs d’orge et 77% des producteurs de pommes s’attendent ainsi à des conséquences importantes pour leurs productions». Leurs craintes : une perte de rendement et de productivité, des risques accrus pour l’environnement car les semences traitées avec des néonicotinoïdes permettent d’éviter l’usage d’insecticides du sol ou foliaires, et des difficultés de commercialisation chez les producteurs de pommes.
Réduction des surfaces
Une interdiction des néonicotinoïdes conduirait 59% des producteurs d’orge, 51% des producteurs de betteraves et 61% des producteurs de pommes à réduire leurs surfaces cultivées, respectivement – 14% pour l’orge et les betteraves et -19% pour les pommiers qui arrêteraient complètement.
(1) Sondage réalisé pour l’AGPB, la CGB et l’ANPP.