1- Raisonner la profondeur de travail
Une profondeur de travail entre 5 et 10 cm est souvent suffisante pour un travail avec un lame bineuse. Il est important que la bande de terre soulevée ne soit pas trop importante pour un meilleur fractionnement du sol. Cela optimise la destruction des adventices.
Pour réaliser du décavaillonnage, on pourra travailler un peu plus profondément, en veillant à mettre à plat le sol, sans le creuser en dessous de son niveau normal, ce qui implique d’avoir formé un cavaillon auparavant.
Travailler très profond n’est pas toujours nécessaire. Un outil qui passe trop en profondeur aura plus de mal à s’effacer à cause du volume de terre à déplacer et risquera de causer des dégâts à la vigne.
2- Limiter la largeur de travail et de croisement
Ne cherchez pas à avoir des outils qui dépasseront fortement la ligne des souches. L’idéal est de ne pas se dépasser (croiser) de plus de 2,5cm. Autrement dit, pour une distance entre rangs de 2m, on cherchera idéalement à avoir un outil ayant une largeur de 2,05m. Cette faible largeur de dépassement (ou croisement) permet à l’outil de s’effacer plus facilement. Il gagne en réactivité, réduit les risques de blessures des souches et permettra au viticulteur de travailler à une vitesse plus élevée.
La contrepartie d’un réglage trop juste, avec un faible croisement est que le chauffeur doit maintenir un alignement parfait sur le rang pour éviter que le travail ne soit pas plus accentué d’un côté que de l’autre.
3- Adapter la vitesse de travail à l’outil
La vitesse de travail dépendra du type de sol, des conditions d’intervention et du type d’outil utilisé.
- Charrue décavaillonneuse : entre 2 et 3 km/h. du fait du profil agressif de l’outil, l’opérateur devra prendre plus de précautions et travailler à vitesse réduite.
- Outils rotatifs : entre 2,5 et 3,5 km/h.
- Lames bineuses ou sarcleuses : entre 4 et 5 km/h. La vitesse élevée permet de foisonner la terre, de la fractionner et par conséquent d’améliorer le désherbage.
- Disques émotteurs : entre 6 et 7 km/h. Pour être efficace avec ce type d’outils, mieux vaut adopter une vitesse élevée.
4- Jouer sur l’inclinaison de l’outil
Il est possible de jouer sur le piqué d’un outil intercep pour améliorer l’efficacité de désherbage. Par « piqué », on entend l’inclinaison qui va permettre à l’outil de bien pénétrer dans le sol.
5- Un palpeur bas et proche de l’outil ?
Le réglage du palpeur passe par deux paramètres qui sont la hauteur et la distance de garde.
- Concernant la hauteur du palpeur : il doit suivre le niveau du sol. Une fois la pièce travaillante en terre, il faut positionner le palpeur le plus bas possible pour faire face aux souches tordues ou penchées vers l’avant. Si le palpeur est très bas, il détectera rapidement la souche couchée ce qui déclenchera l’effacement de l’outil. Néanmoins, il existe un inconvénient à placer le palpeur très bas : en cas d’adventices très développées ou de présence de mottes ou de cailloux, le palpeur risque de déclencher l’effacement de l’outil.
- Second paramètre à régler : la garde, qui correspond à l’espace de sécurité autour du pied. il s’agit de l’espace laissé entre le palpeur et l’outil au moment où le palpeur déclenche l’effacement de l’outil. La garde peut se régler hors vigne en agissant manuellement. Il faut regarder l’outil par le dessus en le mettant en action et décider quel espace minimum de garde on s’autorise à laisser. Sur la plupart des outils, les réglages sont accessibles facilement.
L’objectif sera d’être au plus près du pied mais plus on sera près, plus le risque d’abîmer les souches sera élevé. Une fois la garde réglée hors vigne, on peut faire un court essai dans la vigne et augmenter la distance de garde si l’on constate que l’outil touche trop les souches.
Si l’outil dispose d’un cure-cep, la distance de garde (entre le palpeur et l’outil) peut être assez large car le travail du cure-cep consiste à venir fractionner la bande de terre laissée autour du pied de vigne.
Cette fiche technique est issue d’un dossier technique composé de 23 fiches publié par la fédération régionale des cuma d’Occitanie pour aider les vignerons à s’orienter dans le choix des outils interceps pour le désherbage mécanique sous le rang.
L’ensemble de ces fiches est à retrouver dans le dossier technique en ligne : Comment choisir ses outils interceps de désherbage mécanique.
Ce travail est le fruit d’une collaboration entre les fédérations de cuma, les chambres d’agriculture et l’Institut Français de la Vigne et du Vin. Les membres du groupe de travail sont:
- Loïc Pasdois, conseiller agroéquipement viticole de la chambre d’agriculture de la Gironde; Christophe Gaviglio, chargé des expérimentations sur les matériels viticoles et les alternatives au désherbage chimique sous le rang de l’Institut Français de la vigne et du vin,
- Emmanuel Colin, conseiller agroéquipement de la fpcuma Méditerranée (Hérault, Gard, Aude, Pyrénées Orientales),
- Raphaëlle Poissonnet, animatrice agroéquipement viticole de la fdcuma du Gers,
- Marc-Antoine Beauvineau, animateur agroéquipement viticole de la fdcuma de Gironde,
- Christophe Auvergne, conseiller agroéquipement viticole de la chambre d’agriculture de l’Hérault,
- Coordination: Marie-Flore Doutreleau, chargée de mission agroéquipement et agroécologie de la frcuma Occitanie.