« En l’espace de dix ans (2006-2016), près de 18% des exploitations agricoles françaises ont disparu », alerte ce rapport rédigé par InPact, un collectif d’associations qui défendent l’agriculture paysanne familiale.
En parallèle, « la superficie moyenne par exploitant ne cesse de progresser, conduisant à une concentration croissante de l’activité agricole », déplore ce rapport.
Un phénomène d’autant plus préoccupant que dans les dix ans à venir, un paysan sur deux va quitter le métier d’agriculteur.
Pour éviter « la désertification rurale accentuée par la course à l’agrandissement des exploitations », les auteurs du rapport insistent sur « l’importance de reprendre TOUTES les fermes existantes car il s’agit d’un enjeu décisif pour arrêter la concentration des exploitations et installer plus d’agriculteurs ».
Ils y voient l’opportunité de favoriser l’émergence d' »exploitations résilientes et aux pratiques vertueuses (agriculture paysanne et durable, agroécologie).
« En 2013, « 40% des terres libérées par le départ d’un agriculteur partaient à l’agrandissement », rappelle le rapport.
Parmi les pistes évoquées pour endiguer cette tendance, « mettre en oeuvre des moyens humains d’accompagnement des cédants, depuis les actions de repérage et de sensibilisation jusqu’au suivi post-installation des repreneurs ».
D’une manière plus large, le rapport préconise de « mettre en place une politique de soutien aux transmissions agricoles ». « En agriculture, la transmission est un moment particulier, car il ne s’agit pas que de transmettre une entreprise et un outil de production. Ce dernier se mêle souvent à un patrimoine privé (habitat) ».
Soulignant la faiblesse des retraites des agriculteurs, l’attachement des futurs retraités à leur maison et l’incapacité des nouveaux arrivants à faire face à la spéculation foncière, le rapport recommande plusieurs pistes, comme la mise en place d’une « aide à la location du bâti ».
« Favoriser la libération de logements en aidant les cédants à se reloger ou les repreneurs à trouver un logement (communal, logement social, etc.) faciliterait les transmissions », relève le rapport.
Autre préconisation : repenser les aides européennes (PAC). « Repenser les aides à l’actif et plus à l’hectare serait un premier pas. Instaurer des limites d’âge pour accéder aux aides également, afin de limiter les effets d’opportunisme des retraités pour lesquels ces aides seraient plus avantageuses que leur faible retraite. »