Après avoir auditionné M. Mauguin dans la matinée, les commissions des Affaires économiques de l’Assemblée et du Sénat ont indiqué dans un communiqué avoir émis un avis favorable, après un vote relativement serré, surtout au Sénat.
Une pétition hostile à cette nomination a rassemblé près de 3.000 signatures, dont 1.900 personnels des équipes de l’Inra, dénonçant un « parachutage politique », selon un communiqué du collectif Inra Alerte. Les signataires reprochent notamment à M. Mauguin de ne pas être titulaire d’un doctorat. L’actuel titulaire du poste, François Houllier, est candidat à sa propre succession. « Je suis ingénieur agronome et c’est bien en tant qu’ingénieur agronome que je présente aujourd’hui ma candidature », a souligné Philippe Mauguin lors de son audition, estimant que ses trente ans d’expérience dans le domaine agricole l’autorisent à « prétendre piloter, avec un collège de scientifiques, une grande maison comme l’Inra ».
Agro-écologie et innovation technologique
Ingénieur général des ponts, eaux et forêts, M. Mauguin a suivi une spécialisation en socio-économie de l’innovation à l’Ecole des Mines de Paris. Il a promis de compenser son absence de doctorat par « plus d’humilité ». Il s’est aussi engagé à être « particulièrement attentif au management, pas descendant mais collégial, collectif, avec les représentants du personnel et tous les agents ». Le management des ressources humaines vient en tête de la liste des priorités dressée par M. Mauguin pour son mandat, suivi par une stratégie scientifique davantage axée sur l’agro-écologie, cheval de bataille de Stéphane Le Foll, le développement de l’innovation technologique, de la coopération avec l’enseignement supérieur et à l’international. M. Mauguin a par ailleurs estimé que l’Inra devait « rester présent » dans la recherche sur les OGM, tandis que leur commercialisation devait se faire en fonction du rapport « bénéfices/risques ».
Lundi, les présidents des groupes LR et UDI de l’Assemblée et du Sénat avaient demandé à François Hollande de « surseoir » à cette nomination, dénonçant un « recasage » politique « inacceptable ». Le président de l’Inra est nommé pour une durée de quatre ans, renouvelable une fois par décret pris sur proposition du ministre chargé de la Recherche et du ministre chargé de l’Agriculture.