Il faut que le plan calamité agricole soit déclenché rapidement car les assurances inondation pour notre profession, ça n’existe pas », a expliqué à l’AFP, Jean-Jacques Rouchaussé, président de « Légumes de France ». Pour les maraîchers, c’est « la pire saison » pour un tel sinistre car ils ont une récolte en terre et sont en train de semer ou planter les récoltes de l’été et de l’automne.
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Le ministère de l’Agriculture a assuré lundi dans un communiqué qu’il avait demandé aux directions départementales des territoires de se mobiliser pour fournir une évaluation des dégâts le plus rapidement possible, qui permettra d’activer le FNGRA. Un point de situation sera notamment réalisé lors du comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) du 15 juin, afin d’établir un calendrier adapté permettant le versement rapide des premiers acomptes. L’état de calamité agricole nécessite un arrêté du ministère de l’Agriculture. Le FNGRA, abondé par la taxe incendie/tempête versée par les assureurs et à 50% par l’Etat, permet ensuite d’indemniser les agriculteurs confrontés à des pertes de récolte ou de fonds de plus de 30% suite aux intempéries.
Tous les systèmes d’exploitations ne seront pas concernés
Concernant l’élevage, pour en bénéficier « il faut vraiment être spécialisé dans l’élevage, toutes les polycultures (élevage+céréale) n’arrivent pas à ce plafond en général et ne peuvent pas être éligibles au fonds », explique à l’AFP, le président de la Fédération nationale bovine, Jean-Pierre Fleury. « Les inondations créent de véritables destructions de prairies saccagées par l’eau et par les sabots des animaux. L’autre problème c’est la croissance des animaux, perturbés de n’avoir pas été alimentés correctement pendant plusieurs jours d’affilée, et qui font face à des problèmes de parasitisme liés à l’ingestion d’herbe humide sur une longue période », raconte-t-il.
Ce fonds ne bénéficiera pas non plus aux céréaliers qui sont censés assurer eux-mêmes leurs récoltes. Pour les producteurs de grandes cultures qui prennent des assurances individuelles, les remboursements ne « se déclenchent que quand ils ont perdu au moins 30% de leur récolte, or on n’y est pas encore », indique à l’AFP, Arnaud Rousseau, président de la FDSEA Seine-et-Marne.
Les vignobles a priori n’ont pas été touchés par les inondations mais ont beaucoup souffert de la grêle et/ou du gel 15 jours avant et espèrent aussi un déclenchement de plan calamité agricole, selon Jérôme Despey, viticulteur et président du Conseil Vins de France AgriMer. « Les régions touchées par la grêle ont été: 4.000 hectares en Beaujolais, 15.000 hectares en Bourgogne (dont 2.000 en Chablis), 5.300 hectares en Charente (Cognac-Jarnac) et quelques centaines d’hectares dans le Madiran (Sud-ouest). » Or, « sur 800.000 hectares de vigne en France, seuls 15% ont une assurance vis-à-vis des aléas climatiques », rappelle-t-il.
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