Trame et ses réseaux, la Fédération nationale des Cuma et Réseau Civam ont activement participé aux Etats généraux de l’alimentation avec deux objectifs : redonner des capacités aux agricultrices, agriculteurs et salariés qui travaillent sur les exploitations agricoles et les rendre pleinement acteurs de la transition vers une alimentation plus saine et plus durable.
Nous avons proposé des idées et des initiatives concrètes, innovantes et collectives.
Il s’avère que ces Etats généraux de l’alimentation formulent peu de propositions concrètes sur l’accompagnement des agriculteurs engagés dans des collectifs. Dans nos réseaux, nous sommes fiers de promouvoir une agriculture en groupe sous des formes diverses et variées, quels que soient les régions ou les types de production, car nous vivons mieux nos métiers quand nous ne sommes pas seuls sur nos exploitations.
L’agriculture de groupe rend les exploitations plus compétitives, facilite leur autonomie et permet l’innovation. C’est pourquoi nous regrettons le manque d’objectifs concrets pour développer et renforcer les collectifs d’agriculteurs et de salariés agricoles, ainsi que leur accompagnement.
Pour soutenir l’innovation en groupe et faciliter la transition de l’agriculture vers de nouveaux systèmes, nous proposons la création d’un « Chèque Innovation en groupe » et le développement de dispositifs d’accompagnement et de conseils stratégiques des groupes d’agriculteurs. Ces dispositifs favoriseraient l’émergence et le démarrage de projets collectifs innovants, grâce à un accompagnement de proximité des groupes d’agriculteurs et de salariés agricoles.
Il est souvent compliqué de faire financer ce qui n’est encore qu’une idée, quand un projet n’est pas encore structuré. Cette mise en mouvement dans une recherche d’innovation est très importante pour que des projets locaux d’agriculteurs voient le jour et qu’ils créent ensuite de la valeur ajoutée sur les exploitations agricoles.
Nous demandons également un « Droit à l’expérimentation pour les agriculteurs ». Ils sont les premiers chercheurs dans leurs champs et leurs élevages. Ils expérimentent de nouvelles pratiques, le plus souvent en groupes. Ce travail de recherche et d’innovation n’est pas sans prise de risques pour l’agriculteur, puisqu’il impacte potentiellement l’équilibre économique de son entreprise.
Cette prise de risque, peu reconnue, est nécessaire pour faire avancer l’agriculture française et répond aux nouvelles demandes de nos concitoyens. C’est pourquoi nous proposons ce« Droit à l’expérimentation » qui pourrait être financé par un crédit d’impôt innovation.
Le Salon de l’Agriculture qui ouvre bientôt ses portes a choisi comme thème « L’agriculture : une aventure collective ». Dans les réseaux de Trame, des Cuma et des Civam, nous vivons cette aventure collective et humaine depuis plusieurs décennies. Les suites législatives des Etats généraux de l’alimentation doivent reconnaître et soutenir les dynamiques collectives en agriculture. Elles sont à la base d’une meilleure résilience des entreprises agricoles et d’un meilleur bien-être des personnes qui y travaillent.