Le mois de mai est généralement la période pour réaliser des stocks de fourrages. Pourtant, contrairement à l’année dernière, les rendements sont en baisse. Le qualificatif de «minable» revient le plus souvent. Le stress des éleveurs monte tout autant que le stress hydrique qui touche les cultures et pénalise la récolte de l’herbe 2022.
Il manque 75% de la récolte
Dans le Rhône, la cuma des Vallées termine la saison de l’ensilage d’herbe. Pour Laurent Delorme son président, le constat est sans appel. «Les résultats sont minables.» Sur des Ray Grass italiens, la baisse de rendement est de 25% par rapport à une année normale. Sur des mélanges plus tardifs de dactyles et luzernes semés dans des terrains plus séchants, il manque 75% de la récolte.
La météo très sèche modifie les conditions de récolte. La fauche se fait de nuit et l’ensileuse rentre dans la parcelle dès le matin. Malgré la rapidité des chantiers, le fourrage est andainé et récolté trop sec aves des taux de MS trop élevés. Même constat dans le Puy de Dôme, mais avec quelques pluies qui changent la donne pour les dernières parcelles.
Récolte de l’herbe 2022: une seconde coupe très compromise
A la cuma du Bocage dans les Deux Sèvres, le début de saison est marqué par des rendements en baisse, mais un fourrage de qualité. Toutefois, pas de seconde coupe si la pluie reste absente. Même constat en Normandie avec des parcelles ensilées qui reverdissent trop lentement. Plus à l’ouest, le mythe de la Bretagne s’effondre. Le manque de pluie et des températures en hausse précipitent la récolte de l’herbe. Pour la seconde coupe, la pousse de l’herbe est à l’arrêt dans certains secteurs. Aussi, la récolte de foin est en avance d’un mois avec des premiers chantiers en cours dans les Pays de la Loire.
Pas les mêmes préoccupations pour la cuma Ostibarre dans les Pyrénées Atlantiques. La récolte de l’herbe 2022 est abondante et les prochaines coupes assurées. Par contre, les troupeaux sont souvent trop importants pour la surface. Pour son président Xabi Garat, «on achète beaucoup d’aliment comme de la luzerne ou des céréales et les prix affichés changent la donne.»
A découvrir: La carte du risque de sécheresse par département pour l’été 2022.
Une récolte de l’herbe 2022 insuffisante pour les stocks
Avec des prix en hausse, pas d’achat de fourrage cette année pour Christophe Bonhomme de la cuma de Saint Bonnet le Château dans la Loire. Avec une récolte de l’herbe en baisse de 50% et une qualité absente, «nous n’aurons pas assez de stocks. La seconde coupe est aussi à oublier. Avant dans ces conditions on ne se posait pas la question. La parade était l’implantation de cultures dérobées. Aujourd’hui les coûts d’implantation trop élevés et la météo rend les rendements trop aléatoires.»
Pour tenir, la décision est prise. «On va vendre des vaches. Environ 15% du troupeau va partir.»
Déjà des questions pour l’ensilage du maïs
Des inquiétudes aussi pour les maïs destinés à l’ensilage et semés derrière prairie. En Rhône Alpes, certains sèment dans le sec, d’autres renoncent ou attendent. En Normandie, on roule les semis pour conserver le peu d’humidité des sols. Dans les Deux Sèvres, les sols secs sont durs à travailler. Les semis réalisés autour du 20 avril attendent la pluie pour se développer.
Paradoxalement dans d’autres départements, des orages retardent les semis de maïs. Une année peu commune s’annonce.
Enfin, à lire également: Le prix du GNR fait exploser le coût des ensileuses.