Quel sera l’impact du réchauffement climatique sur l’agriculture à moyen terme? A l’occasion de la Foire de Chalons-en-Champagne, la Frcuma Grand Est a participé à la conférence « Perspective climat en agriculture, viticulture et forêt: quelles stratégies envisageables face au changement climatique? » Cette conférence-débat s’inscrit dans le prolongement des assises de la Recherche Développement et Innovation. Elle a mis en avant les résultats des études ClimAgri Grand Est, réalisée par la Crage et Afterres 2050, réalisée par Solagro.
ClimAgri est un outil et une démarche de diagnostic énergie-gaz à effet de serre pour l’agriculture et la forêt, à l’échelle des territoires. Il est diffusé par l’Ademe.
40 à 50% des émissions de gaz à effet de serre
A l’échelle des territoires et notamment en zone rurale, le secteur agricole peut représenter jusqu’à 40, voire 50%, des émissions totales de gaz à effet de serre. Dans le cadre du développement des plans climats à cette échelle, une analyse fine des impacts de l’agriculture au regard de sa production, à laquelle participe la Frcuma Grand Est, est en cours avec les différents acteurs agricoles. Cette étude s’avère souvent nécessaire. En effet, cette échelle d’analyse est pertinente pour élaborer un plan d’action tenant compte des spécificités de l’agriculture locale. Les principaux objectifs opérationnels de l’outil sont, à l’échelle d’un territoire, de mettre en relations trois types d’indicateurs:
- les consommations d’énergie de l’agriculture;
- les émissions de gaz à effet de serre ou GES (CO2, CH4, N2O) et de polluants (NH3, COVNM, NOX, TSP, PM10, PM2,5);
- la production de matières premières agricoles (potentiel nourricier).
Changer certaines pratiques, sans révolutionner
Afterres 2050 est le fruit de plusieurs années de travaux commencés en 2011 par l’association Solagro. Elle présente le scénario tendanciel pour notre système agricole. Ainsi en partant de nos besoins en alimentation et en énergie pour l’habitat, il s’agit de trouver les meilleurs moyens de les satisfaire à l’horizon 2050. Ceci dans le respect des écosystèmes, des contraintes territoriales et des objectifs de santé publique.
Comment nourrir nos cheptels en 2050? Comment fournir du carbone renouvelable pour l’énergie, la chimie et les biomatériaux, alors que l’équivalent d’un département français est artificialisé tous les 7 à 10 ans ? Est-il possible d’y parvenir en préservant la santé des populations, en restaurant la biodiversité, en luttant contre le changement climatique?
Cette étude pose des questions concrètes et simples. En 2050, quel sera le menu moyen d’un Français? Exporterons-nous encore du champagne et du blé ? Importerons-nous encore du café et du chocolat?
La conclusion est qu’il va falloir s’adapter et changer certaines pratiques sans révolutionner. Il y aura plus de mécanisation. Il faudra sécuriser les agriculteurs qui prendront des risques pour innover afin qu’ils ne soient pas pénalisés. Ce sont deux des objectifs et des missions des cuma qui ont donc un bel avenir devant elles!